Sénégal: la production des cultures de riz pluvial pourrait bientôt être divisée par deux
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Les cultures de riz pluvial au Sénégal accuseraient une baisse de 50% des rendements d’ici à 2100. Si rien ne change, c’est le scénario qui se profile, d’après une étude du Cirad, (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) de l’IRD et de l’ISRA, Institut Sénégalais de Recherches Agricoles. Ses auteurs recommandent l’adaptation des variétés et des pratiques culturales.

C’est un produit de base : un Sénégalais consomme entre 70 et 80 kilos de riz par an. Sur cette moyenne, 12 kilos de riz pluvial –donc non irrigué- sont produits au Sénégal dans des exploitations familiales.
Mais d’après les projections du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, cette culture est menacée. « Dans le pire des scénarios, les rendements seront divisés par deux, donc cela sera pratiquement impossible de cultiver du riz pluvial au Sénégal dans les zones où il est actuellement cultivé, explique Edward Gérardeaux agronome et chercheur au Cirad. D’une part, si l’on continue à émettre autant de CO2, on va avoir une telle augmentation de température que la culture va souffrir de stérilité au moment de la floraison, et le cycle va être tellement raccourci que la culture n’aura pas le temps de remplir ses grains. Ensuite la pluviométrie va baisser. »
Quelles stratégies adopter ?
Même si la hausse du CO2 dans l’atmosphère devrait – au contraire – « booster la croissance des plantes » et augmenter les rendements, « les effets positifs ne pourront pas contrebalancer les pertes dues à la chaleur » selon l’étude. Mais les chercheurs du Cirad avancent des recommandations proposant notamment une adaptation variétale, autrement dit choisir des variétés de riz plus résistantes à la chaleur, et plus économes en eau.
Et en parallèle, une adaptation des techniques de culture. « À travers des modifications du calendrier des dates de cultures, des dates de semis, ou à travers des aménagements qui peuvent être faits sur les parcelles, d’utilisation de mulch, c’est-à-dire de paillage, des résidus de récoltes qu’on va laisser sur la parcelle, qui va réduire l’évaporation, qui va permettre une meilleure infiltration des pluies, qui va permettre que la culture ait plus d’eau disponible », détaille Edward Gérardeaux.
D’après le chercheur, et selon les projections du Giec, d’autres cultures au Sénégal, comme le mil, le maïs ou le sorgho, pourraient également être impactées par les effets des changements climatiques.
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