Acier: les prix s’envolent avec la guerre en Ukraine
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Russie et Ukraine sont des fournisseurs importants d’acier, en particulier de produits semi-finis vendus aux sidérurgistes pour être laminés. Les ruptures d’approvisionnement touchent l’Europe et font grimper les prix mondiaux.

Dans le cadre des sanctions contre la Russie, l’Union européenne a interdit mi-mars l’importation d’acier russe. Des importations qui visent à priver la Russie de 3,3 milliards d’euros de revenu, selon le communiqué de la Commission européenne. Mais les prix n’ont pas attendu cette décision pour grimper. La tonne de bobine d’acier laminé est passée de 600 à 1 400 dollars, depuis les menaces d’intervention militaire, celles des tôles fortes de 650 à presque 2 000 dollars la tonne.
Une très mauvaise nouvelle pour le secteur de la construction. Mais aussi dans une moindre mesure pour le secteur automobile. Les délais à respecter font que les fabricants sont souvent prêts à payer le prix fort plutôt que de payer des indemnités de retard. Ce qui ne fait qu’entretenir la tension sur le marché.
L’Europe trop dépendante à certains types d’acier russe
Si les prix ont atteint de tels records, c’est que l’Ukraine et la Russie exportent des produits finis, mais aussi des produits semi-finis comme les brames et les billettes, des blocs d’acier non laminé, de plusieurs tonnes, qui sont vendus aux sidérurgistes. Ensemble les deux pays assurent 65% du commerce dans ce secteur et fournissent en Europe principalement la Belgique et l’Italie.
Pour ne rien arranger, la Russie produit aussi de la fonte solide et un fer transformé (DRI) Direct Reduced Iron, qui servent à fabriquer des aciers recyclés, en complément de la ferraille. Les restrictions d’approvisionnement se font donc sentir à tous les étapes.
Augmentation des quotas d’importation pour l’Inde et la Turquie
Mais des capacités de production existent ailleurs et pourraient être relancées en Europe. « Si le conflit ne s’élargit pas à d’autres pays, le monde pourrait se passer des exportations russes dans un délai de trois à six mois » selon Marcel Genet, président du cabinet de conseil en stratégie mines et métaux Laplace Conseil. Selon l’expert les prix resteront cependant à un niveau élevé, la Russie offrant jusque-là le double avantage de produire à faible coût et de ne pas être éloigné géographiquement.
En attendant l’augmentation de capacité de production de certains hauts fourneaux, l’Union européenne a alloué des quotas supplémentaires d’importation à d’autres pays tels que l’Inde et la Turquie afin de compenser l’offre russe et ukrainienne.
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