Chronique des matières premières

Maïs argentin, une production en forte baisse

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Grand producteur et grand exportateur mondial de céréales, l’Argentine est en proie à une sécheresse historique qui a durement affecté ses récoltes cette année. C’est notamment le cas pour le maïs, avec des prévisions de production qui n’en finissent plus d’être revues à la baisse.

Même si l’Argentine était le troisième exportateur de maïs au niveau mondial en 2022, l’impact de cette baisse de production sur les prix internationaux a été compensée, entre autres, par la très bonne récolte du voisin brésilien.
Même si l’Argentine était le troisième exportateur de maïs au niveau mondial en 2022, l’impact de cette baisse de production sur les prix internationaux a été compensée, entre autres, par la très bonne récolte du voisin brésilien. © CC0 Pixabay/Vijaya Narasimha
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De notre correspondant à Buenos Aires,

Dans son dernier rapport, la Bourse de commerce de Rosario table sur une production de 35 millions de tonnes de maïs cette année, alors qu’elle en prévoyait 50 en début de campagne. Le manque de précipitation et l’aridité des sols ont retardé les semis, quand elles ne les ont pas tout simplement empêchés. Sur la zona nucleo, le cœur productif du pays, il est tombé environ deux fois moins de pluie qu’à l’accoutumée cette année, alors que les nappes phréatiques étaient déjà dans le rouge.

En effet, la sécheresse dure depuis 3 ans dans cette région, en raison de la persistance exceptionnelle de la Niña, un phénomène climatique entraînant des déficits de précipitations sur les plaines argentines. Dans les champs, les épis de maïs sont rachitiques, flétris, jaunis par le manque d’eau, et la production devrait chuter de 30% par rapport à l’an passé. Même si l’Argentine était le troisième exportateur de maïs au niveau mondial en 2022, l’impact de cette baisse de production sur les prix internationaux a été compensée, entre autres, par la très bonne récolte du voisin brésilien.

Mais pour l’Argentine, les pertes sont bien là et sont d’autant plus importantes qu’elles ne se limitent pas au maïs. En plus de la sécheresse, le pays a enregistré l’été le plus chaud de son histoire. Des températures records qui ont, elles aussi, lourdement affecté les cultures. Avec 11,5 millions de tonnes, la production de blé a été deux fois moins importante que celle de la campagne précédente. Pour ce qui est du soja, la Bourse de commerce de Rosario s’attend à la pire récolte depuis plus de 20 ans avec 27 millions de tonnes, et ce, alors que l’Argentine est le premier exportateur mondial d’huile et de farine de soja.

Les ventes à l’international de grains et dérivés, qui représentaient la moitié des exportations argentines l’an passé, devraient chuter de 39%, pour des pertes estimées à près de 21 milliards de dollars par la Bourse de commerce de Buenos Aires.

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