Chronique des matières premières

Le Kenya autorise les exportations de noix de macadamia brutes

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Le gouvernement kényan vient d’autoriser pour une année l'exportation de la noix de macadamia. Elle avait été interdite en 2015 pour favoriser sa transformation sur le sol kényan, dans l’espoir que cela encouragerait l’industrialisation et engendrerait de la création d’emplois. Pourquoi cette décision arrive-t-elle maintenant ?

Des noix de macadamia (Image d'illustration).
Des noix de macadamia (Image d'illustration). © Michelle Lehr / Getty Images
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De notre correspondante à Nairobi,

Cette levée de l’interdiction vise à attirer plus d’acheteurs et donc, à travers une hausse de la demande, à améliorer les prix perçus par les producteurs kényans. Car ces derniers s’en plaignaient, les tarifs se sont effondrés au Kenya. Le kilo de noix de macadamia brute se vend aujourd’hui entre 15 à 30 centimes d’euro contre près de1,30 euro avant l’interdiction.

L’ouverture au commerce extérieur vise aussi à faire baisser l’influence des courtiers qui exercent une forte pression sur les prix. La profession pâtie en fait d’un manque d’encadrement. Et beaucoup d’agriculteurs se retrouvent contraints de passer par des intermédiaires pour vendre leurs produits.

Malgré ces difficultés, la production kényane a explosé ces dix dernières années. Le pays compte désormais 200 000 exploitations et produit entre 30 000 et 40 000 tonnes de noix de macadamia brutes par an. Ce qui en fait le quatrième producteur mondial, derrière l’Afrique du Sud, l’Australie et la Chine.

La production mondiale est d’ailleurs elle aussi en forte hausse et devrait continuer à augmenter, de 10 à 15% cette année d’après les prédictions d’une agence de négoce. Cet essor a toutefois entrainé un surplus de l’offre par rapport à la demande, qui, couplé à une forte inflation, ont engendré une baisse des prix mondiaux des noix de macadamia.

Un marché mondial en difficulté

Dans ce contexte, l’impact de la décision kényane sur le marché global reste difficile à évaluer. Pour le Kenya en tout cas, se positionner sur un marché en difficulté ne sera pas évident. Face à un surplus de l’offre, les exportateurs kényans devront faire particulièrement attention à la qualité de leurs noix. Car, voulant vendre leurs produits plus vite, certains agriculteurs kényans se sont mis à récolter trop tôt leur production et à fournir des noix de macadamia immatures, donc considérées de moins bonne qualité.

Les experts se veulent cependant optimistes sur l’avenir du secteur. Si le marché est en difficulté à l’heure actuelle, la baisse des prix mondiaux commence déjà à intéresser de nouveaux acheteurs.

► À lire aussi : L'Afrique du Sud veut tenir son rang de premier exportateur mondial de noix de macadamia

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