En Espagne, la sécheresse affecte considérablement la production d'huile d'olive
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L'Espagne est le premier producteur mondial d'huile d'olive avec 50% de la production globale. Mais celle-ci n’arrête pas de chuter. Entre 2021-2022 et 2022-2023, on est passé d’une production de 1,48 million de tonnes à 600 000 tonnes, soit une chute brutale de 55 %. L’ennui, c’est que les chiffres catastrophiques de l’an passé risquent d’être encore pires lors de la prochaine campagne.

De notre correspondant à Madrid,
L’huile d’olive, et tout spécialement, l’huile d’olive vierge extra, cela a toujours un des motifs d’orgueil de tout un pays. Depuis deux à trois ans, c’est un sujet de préoccupation, mais désormais, c’est bien plus grave, on parle de catastrophe, de désastre. Et d’une production qui va continue à chuter jusqu’à des niveaux inconnus jusqu’alors. Les responsables : une sécheresse historique, une pluviométrie en chute libre, il a plu cette dernière année, entre octobre 2022 et ce mois de mai, 25 % de moins que la normale. Tout en sachant que les réserves d’eau sont à 50 % de leur capacité.
En Andalousie, où se situent l’essentiel des oliviers, en particulier la province de Jaén, les pluies ont chuté de 50 % et les réserves d’eau sont à seulement un quart de leur capacité. Du jamais vu, qui affecte l’agriculture intensive, mais aussi l’extensive comme les oliveraies. Le panorama s’est obscurci davantage encore en avril, avec une sécheresse intense, et des températures avoisinant les 40 °C. Ces conditions extrêmes affectent la floraison des oliviers. Or, s’il n’y a pas de fleurs, il n’y a pas d’olive, et sans olive, il n’y a pas d’huile.
Le gouvernement de Pedro Sanchez a tenté de soulager la difficulté extrême des agriculteurs, en baissant la TVA sur l’huile d’olive de 10 à 5 %, et aussi en réduisant quelque peu leur impôt sur le revenu. Des mesures dérisoires, à en croire l’Union des petits agriculteurs (UPA) en Andalousie, qui assure que si des pluies conséquentes ne tombent pas dans les semaines à venir, eh bien, des dizaines et des dizaines d’exploitations seront en faillite et devront mettre la clé sous la porte.
Une nouvelle néfaste aussi pour l’économie générale, dans ce pays qui chaque année exporte de l’huile d’olive à hauteur de 3 milliards d’euros, en bonne partie vers Asie et les États-Unis.
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