Chronique des matières premières

Matières premières en 2023: le calme avant la tempête

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L'accalmie constatée depuis plusieurs mois sur le marché des matières premières ne devrait pas durer. Selon le rapport Cyclope qui vient de sortir, ouvrage de référence qui passe en revue les grandes tendances de marché, du miel jusqu'au pétrole en passant par le nickel et le coton, une nouvelle tempête s'annonce.

Sur les marchés de l'énergie, le gaz a chuté à 30 euros le MW/h alors qu'il atteignait 300 euros en septembre dernier.
Sur les marchés de l'énergie, le gaz a chuté à 30 euros le MW/h alors qu'il atteignait 300 euros en septembre dernier. © REUTERS
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Après deux années de pandémie suivie d'une guerre aux portes de l'Europe, les marchés des matières premières ont repris leur souffle depuis quelques mois. Les tensions sur les marchés agricoles se sont estompées grâce à de bonnes récoltes et des perspectives pour la campagne prochaine plutôt encourageantes. « Fondamentalement, tout va bien », résume François Luguenot, expert de la filière céréalière.

Sur les marchés de l'énergie, le pétrole se maintient autour de 75 dollars le baril, le gaz a chuté à 30 euros le MW/h alors qu'il atteignait 300 euros en septembre dernier. La même baisse est constatée sur le marché du charbon en raison de la diminution des importations chinoises.

Dans le secteur des métaux, on assiste globalement à une détente des prix, tout comme dans le secteur du fret maritime où l'on retrouve des coûts quasi identiques à ceux d'avant-crise.

Des signaux qui pourraient faire penser que le tumulte de ces trois dernières années est derrière, mais ce n'est qu'une fausse impression, prévient Philippe Chalmin coordinateur général de l'ouvrage Cyclope.

Des perspectives peu engageantes

La transition énergétique fait peser une pression grandissante sur les métaux et ce qu'on anticipe des besoins plaide pour une hausse des prix. Les prix du carbonate de lithium qui ont été divisés par trois en quelques mois, devraient se stabiliser à la hausse, selon un expert du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).

Des tensions s'annoncent aussi sur le cuivre à l'horizon 2024, car les besoins liés à l'électrification ne vont faire qu'augmenter alors que les coûts de production sont en hausse du fait de la baisse des teneurs dans les gisements exploités.

Dans le secteur agricole, l'arrivée de la perturbation climatique El Niño semble se confirmer et pourrait affecter les récoltes de 2024 dans l'hémisphère sud, mais aussi la production de riz en Asie. Pour ne parler que du petit grain blanc, son prix pourrait augmenter de 25 à 30 %.

« Les perspectives géopolitiques, économiques et énergétiques de 2023 ne sont guère engageantes », résume Philippe Chalmin. « La page des Trente Glorieuses de la mondialisation heureuse est bien tournée. Et il faudra du temps pour qu’une nouvelle puisse s’écrire », ajoute l'expert en marché des matières premières.

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