Le manque de bois de saule inquiète les fabricants de batte de cricket
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Le bois de saule cultivé au Cachemire, très prisé pour fabriquer les battes de cricket, va-t-il être de plus en plus remplacé par le bois de peuplier ? C’est un scénario envisagé face à la surexploitation de l’arbre préféré des joueurs professionnels.

C’est le bois favori des joueurs de cricket qui seront bientôt réunis en Inde pour la Coupe du monde. Trois millions de battes sont fabriquées chaque année avec du saule qui pousse au Cachemire, soit plus de la moitié de celles qui sont commercialisées dans le monde. Dans la région, on compte environ 400 ateliers qui emploient 120 000 personnes.
Si le saule est devenu aussi prisé, c’est qu’il est léger, mais aussi résistant : ses fibres renferment de minuscules poches d’air qui permettent d’absorber les vibrations, mais le bois est assez compact pour résister aux balles les plus dures. Des propriétés qui ont séduit les joueurs de cricket, mais qui ont conduit à une surexploitation du saule, parfois jusqu’à ses racines dans un pays en manque chronique de bois. Résultat, en dix ans, un million d’arbres auraient disparu.
Cet abattage massif n’ayant pas été compensé par de nouvelles plantations, l’avenir de la ressource est aujourd’hui questionné par les acteurs de la filière en Inde.
30 ans pour arriver à maturité
À l’étranger, le saule anglais est déjà utilisé par les fabricants de battes, mais au Cachemire, certains réfléchissent à se tourner de plus en plus vers le peuplier, un bois de la même famille botanique, qui offre la même gamme de propriétés mécaniques, et qui a l’immense avantage de pousser en une quinzaine d’années contre 30 trente pour le saule. Le temps qu’il faut pour qu’un saule arrive à maturité est un des obstacles à sa culture : l’État indien ne permet pas facilement aux entreprises de sécuriser du foncier forestier assez longtemps pour pouvoir effectuer des rotations de saule, explique un expert de la filière bois.
L’arbre pousse par ailleurs sur des terres très arrosées qui sont donc déjà généralement occupées. « L’enjeu agricole est beaucoup trop fort dans la région », résume notre interlocuteur.
Plusieurs fabricants de batte de cricket tirent la sonnette d’alarme : « Sans aide du gouvernement, pour replanter du saule de manière plus intensive, des problèmes d’approvisionnement pourraient se dessiner d’ici 3 à 5 ans ».
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