Encore une année tendue sur le marché de l'huile d'olive
Publié le :
La prochaine récolte d'huile d'olive du bassin méditerranéen ne s'annonce pas meilleure que celle de l'année dernière. Et cette perspective tire plus haut des prix déjà très élevés.

En bon ambassadeur de sa filière, le patron du Conseil oléicole international n’y va pas par quatre chemins : « Si vous avez la chance de pouvoir cultiver des oliviers, faites-le », répète Abdellatif Ghedira, car s’il y a une culture d’avenir c’est bien celle de l’huile de l’olive : les volumes produits ne suffisent en effet pas à satisfaire la demande en pleine croissance. Et au prix moyen de référence actuel en Espagne de 8,1 euros le kilo, les producteurs n’ont pas de mal à vendre leur kilo d’olives à 2 euros, un prix plus qu’incitatif.
Un marché de niche en plein essor
Sur le marché mondial, l’huile d’olive occupe encore une place mineure, mais elle séduit de plus en plus de consommateurs, en particulier au Japon, et en Arabie saoudite qui ont inscrit l’huile d’olive dans leur politique santé. Preuve de cet engouement, la culture monte en puissance dans le royaume saoudien, mais aussi en Géorgie, au Kazakhstan ou encore en Azerbaïdjan. Une offre locale qui crée un besoin : le conseil oléicole a constaté que chaque État qui devenait producteur voyait généralement ses importations s’envoler.
Les États-Unis, qui produisent désormais 40 à 50 000 tonnes par an en Californie, sont ainsi devenus les premiers importateurs du monde.
Alternance irrégulière des productions
Cette demande croissante n’est même pas arrêtée pour l’instant par les prix très hauts du marché.
Des prix entretenus par le temps trop sec qui a frappé les producteurs du bassin méditerranéen et en particulier l’Espagne, premier exportateur avec 40 % de part de marché. Le changement climatique fait monter le thermomètre, mais entraîne aussi des variations dans le cycle des récoltes beaucoup plus fortes qu’habituellement. Un dérèglement qui « chauffe les prix » pour reprendre les mots d’un expert, et qui rend aussi les prévisions de plus en plus compliquées.
2023-2024, une récolte très incertaine
En attendant ses estimations officielles en novembre, le Conseil oléicole international n’est pas très optimiste pour la prochaine récolte qui débute cet automne dans le bassin méditerranéen, après une année déjà marquée par une production en baisse de 20 %.
Ces tensions à répétition pèsent sur les stocks qui devraient chuter de plus d’un tiers d’ici à la fin de l’année.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne