Chronique des matières premières

Le coton africain se prépare à résister au coton brésilien

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Le Brésil poursuit sa lancée sur le marché du coton et s’apprête à concrétiser son ambition de devenir le premier exportateur mondial d’or blanc. Une montée en puissance surveillée de près par les acteurs africains du coton.

Le Brésil mise sur le Mato Grosso, cette région du centre-ouest connue pour être un immense réservoir de terres agricoles, qui contribue déjà, pour moitié, à la récolte brésilienne de coton.
Le Brésil mise sur le Mato Grosso, cette région du centre-ouest connue pour être un immense réservoir de terres agricoles, qui contribue déjà, pour moitié, à la récolte brésilienne de coton. © Getty Images / Contributeur
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« Entre le Mato Grosso et le Texas, il n’y a pas photo! »  C’est avec ces mots qu’un expert en coton résumait la semaine dernière à la rencontre de l’Association française cotonnière (AFCOT) le changement majeur qui secoue la filière, à savoir l’irrésistible montée en puissance du Brésil, qui s’apprête à passer devant les États-Unis jusque-là premier exportateur mondial d’or blanc.

Au Texas, la production de coton a été récemment malmenée par des sécheresses à répétition. Par endroit le coton est devenu trop cher à récolter, 50 % de l’or blanc américain ne serait d’ailleurs aujourd’hui même plus ramassé.

Pendant ce temps, le Brésil mise sur le Mato Grosso, cette région du centre-ouest connue pour être un immense réservoir de terres agricoles, qui contribue déjà, pour moitié, à la récolte brésilienne de coton.

Des rendements records au Brésil

Le géant d’Amérique latine est le pays où la transformation de l’industrie cotonnière a été la plus remarquable du secteur. Importateur majeur de coton il y a trente ans, aux côtés de la Chine, le pays a su inverser la tendance et arriver en tête des exportateurs, grâce à des rendements vertigineux bien loin de ceux observés en Afrique.

Avec ses exportations exponentielles de coton, le Brésil ne pourra que devenir plus compétitif. Le pays a déjà augmenté sa part de marché au Bangladesh qui est devenu ces dernières années aussi le principal débouché pour le coton africain.

« À la filière africaine de s’adapter »

Faut-il pour autant y voir une menace ? Peu d’exportateurs du continent le formulent en ces termes, mais ils sont nombreux à reconnaître que la filière va devoir s’adapter à cette nouvelle donne : cela passera par des concessions sur les prix, par l’amélioration des rendements ou encore de la qualité du coton exporté.

La réputation du coton africain ramassé à la main n’est certes plus à faire, mais elle ne suffira peut-être pas si elle n’est pas accompagnée d’une nouvelle opération séduction auprès des filatures asiatiques, pour leur rappeler les atouts de la fibre produite sur le continent. 

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