La Chine s'insurge contre la hausse des prix «déraisonnables» du minerai de fer
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Depuis l'été on assiste à une remontée spectaculaire des cours du minerai de fer. Une hausse qualifiée de « déraisonnables » en Chine.

Les cours du fer n'atteignent pas les niveaux records de juin 2021, mais les niveaux actuels, proches des 127 dollars la tonne de minerai, sont jugés trop élevés, et même « déraisonnables » par la société publique chinoise China Mineral Resources Group (CMRG). Un expert français du secteur préfère parler de cours « artificiellement » hauts. Des cours alimentés par une relance chinoise elle-même soutenue par les aides financières de l'État, relance donc incertaine sur le long terme puisque tributaire de la politique de Pékin.
L'acier, un marché en retrait
Ce qui fait à peu près consensus, c'est que la demande actuelle en minerai ne justifie pas une telle augmentation des prix. D'ailleurs, le simple fait qu'ils remontent par paliers depuis le mois d'août n'illustre pas une consommation frénétique. La demande en minerai de fer est étroitement conditionnée au marché de l'acier, qui n'est pas au plus haut de sa forme.
Le secteur automobile, pour ne citer qu'un exemple, est de moins en moins porteur : la fabrication de véhicules électriques va s'accompagner d'un allègement du poids des tôles utilisées pour compenser la lourdeur des nouveaux moteurs, ce qui veut dire plus de tôles en aluminium et moins en acier. La disparition même du moteur thermique impliquera une chute des besoins en acier. Illustration du retrait constaté sur ce marché, le prix de certains produits en acier a baissé d'un tiers en un an.
Production revue à la baisse au Brésil et en Australie
Plus que la demande en minerai de fer, c'est l'état des stocks, en Chine notamment, et des incertitudes sur l'approvisionnement de cette fin d'année qui expliquent les prix actuels, selon une récente note de Goldman Sachs. La banque d'investissement a revu à la baisse les estimations de production de minerai en Australie et au Brésil. Pour 2024, elle anticipe un prix moyen en hausse de plus de 20 % par rapport à ses prévisions initiales.
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