La Norvège envisage d’exploiter les métaux des fonds marins
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Le gouvernement étudie la possibilité d’aller miner les fonds de la mer de Norvège, où se trouvent de nombreux gisements de métaux.

L’exploitation minière des fonds marins est au centre de nombreuses discussions, le plancher océanique regorge en effet de ressources encore inexploitées. La pratique a longtemps été trop compliquée techniquement et onéreuse, mais c’est de moins en moins le cas et les appétits s’aiguisent. La Norvège pourrait ainsi bien être parmi les premiers pays à se lancer dans le domaine.
Un projet est en cours d’examen par l’exécutif. D’une superficie de 329 000 km², l’équivalent de la République démocratique du Congo, on y trouve plusieurs milliards d’euros de ressources en magnésium, cobalt, cuivre ou encore en nickel.
Une pratique qui divise
À l’inverse des gisements qui se trouvent dans les eaux internationales, notamment dans le Pacifique, ces métaux reposent dans la zone économique norvégienne. Oslo peut donc théoriquement se lancer sans autorisation et trois groupes norvégiens, Equinor, Adepth Minerals et Loke Marine Minerals sont déjà sur les rangs. En plus de l’argument financier, l’écologie est également invoquée par les promoteurs du secteur.
Ces ressources sont en effet présentées comme essentielles pour mener à bien la transition énergétique, notamment pour la réalisation des batteries nécessaires à l’électrification du secteur. Cet argument est cependant battu en brèche par plusieurs études. Les opposants à l’exploitation minière des fonds marins pointent également les conséquences délétères sur les écosystèmes. Les effets néfastes sont encore peu documentés, à plus forte raison dans cette région arctique, particulièrement fragile.
La direction environnementale norvégienne, pourtant organisme de l’État, est d’ailleurs arrivée aux mêmes conclusions. Elle a émis un avis défavorable au projet (à consulter ici, en norvégien).
Pressions internationales
La balle est désormais dans le camp de l’exécutif qui doit trancher dans les prochains jours. Il est cependant pressé de toutes parts afin de renoncer. Quelque 119 parlementaires européens ont par exemple adressé une lettre ce mois-ci aux autorités du pays pour qu’elles abandonnent le projet. Emmanuel Macron a tenu un discours similaire. Le président français s’est entretenu avec le Premier ministre norvégien en marge d’un sommet sur les pôles tenu à Paris.
La France est en effet l’un des pays les plus actifs contre l’exploitation minière des grands fonds. À ce jour, une vingtaine de pays et plusieurs entreprises réclament un moratoire sur le sujet, en attendant a minima de mieux comprendre son impact.
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