La black mass, poudre noire clé dans le recyclage des batteries
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La black mass, ou masse noire en français, provient des batteries électriques. Cette poudre noire peut servir à extraire des matières premières, telles que le lithium, le nickel ou encore le cobalt.

Rien à voir avec les trous noirs ou avec de la poussière d'étoiles. Cette black mass, la masse noire en français, ne vient pas du ciel, mais des batteries électriques. On l'obtient soit à partir de résidus des usines de batteries, soit en broyant et chauffant des batteries usagées.
C'est un élément central pour l'industrie naissante du recyclage des batteries, à l'heure où les usines de voitures électriques se multiplient, et alors que l'Union européenne prévoit d'interdire les véhicules thermiques – c'est-à-dire à essence ou diesel – à partir de 2035.
Car à partir de cette poudre noire, on peut à nouveau extraire du lithium, du nickel, du cobalt, ou encore du manganèse, en utilisant notamment de la chaleur ou des procédés chimiques. Des minerais qui font partie des matières premières critiques aux yeux de l'Union européenne, puisque la demande pourrait largement dépasser l'offre dans les prochaines années, pour répondre aux besoins de la transition énergétique. À noter également, l'Union européenne ne produit pas ou très peu ces métaux sur son sol.
Les premiers pas de la black mass
Bruxelles s'est fixé des objectifs ambitieux de recyclage. Par exemple, sur une batterie, récupérer 80% du lithium après 2030. Mais si on regarde les seuils obligatoires et contraignants, en réalité, ils sont pour l'instant inférieurs à 16% pour ces types de métaux. L'évolution de ces règles aura une grande influence sur le développement et sur la viabilité de la filière du recyclage des batteries sur le continent, explique un industriel européen du secteur.
Précisons aussi que pour espérer limiter le réchauffement de la planète à un degré et demi d'ici à la fin du siècle, passer à l'électrique sans recyclage des batteries ne sera pas du tout suffisant.
Aujourd'hui, le marché de la black mass fait tout juste ses premiers pas. L'un des principaux importateurs de cette poudre noire dans le monde est la Corée du Sud. Les prix dépendent directement de ceux des métaux qu'elle contient, « plusieurs milliers d'euros la tonne », précise avec prudence le même industriel.
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