En France, on a un peu de pétrole, mais ses jours sont comptés
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Va-t-on autoriser de nouveaux forages pétroliers dans le sud-ouest de la France ? Alors que la décision du préfet de la Gironde est attendue d'ici à quelques semaines, le débat sur la production locale de pétrole a été relancé. Car oui, la France produit du pétrole, mais pas au-delà de 2040.

En France, la production de pétrole se situe dans le bassin parisien et le bassin aquitain. En moyenne, entre 14 000 et 15 000 barils sont produits chaque jour. Mais c’est loin d'être assez pour répondre à la demande nationale : on estime aujourd'hui que seul 1 % du pétrole consommé dans l'Hexagone est français, le reste est importé des quatre coins du monde : du Moyen-Orient, d'Afrique ou encore de la mer du Nord.
Vermilion numéro un en France
« Les géants pétroliers comme Total ou BP ne sont pas intéressés par la France », explique Francis Perrin, directeur de recherche à l'Iris. « Les ressources sont trop faibles, le potentiel de développement pas assez important. C'est pourquoi, poursuit le chercheur, on ne trouve en France que des petites entreprises capables d'exploiter des gisements à leur taille ».
Parmi elles, le Canadien Vermilion occupe la place de numéro un. Il produit entre 60 à 70% du pétrole français.
2040, la fin de l’exploitation des hydrocarbures en France
Mais pour ces pétroliers, le temps est compté. La loi Hulot promulguée en 2017 fixe à 2040 la fin de l'exploitation des hydrocarbures en France. Si le texte interdit déjà de délivrer de nouveaux permis, il autorise en revanche les pétroliers à poursuivre l'exploitation sur les concessions accordées avant 2018.
C’est à ce titre que la société Vermilion pourrait forer huit nouveaux puits sur le gisement de Cazeaux dans la forêt de La Teste-de-Buch. La préfecture de la Gironde a jusqu'à fin février pour délivrer ou non l'autorisation.
« Circuit court »
Sur place, le projet de nouveaux forages suscite la colère des associations écologistes. Elles s'inquiètent des conséquences sur l'environnement dans une région ravagée par des incendies à l'été 2022. Elles dénoncent aussi le double langage des autorités françaises à l'heure où le monde s'est engagé à la COP28 de Dubaï à une sortie progressive des énergies fossiles.
En novembre, le gouvernement leur répondait par la taille modeste de ces nouveaux forages. Et avançait l'argument du « circuit court » : il vaut mieux, disait le ministre de la Transition écologique, produire du pétrole localement que d’en importer de l'autre bout du monde.
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