Sur un an, le cours de l’or a bondi d’environ 15%, lui faisant atteindre un niveau historique. Le métal jaune joue, comme à son habitude, son rôle de valeur refuge face à un contexte géopolitique tendu et une possible baisse des taux aux États-Unis.

Tout a commencé le 13 décembre dernier par une « non annonce » : celle du président de la Réserve fédérale américaine Jérôme Powell, qui a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés, ce qui était annonciateur d’un cycle de baisse en 2024.
Presque automatiquement, le marché de l’or a réagi, montant inexorablement pendant des semaines jusqu’à un nouveau record historique ce mardi, à 2 141 dollars de l’once. Et la tendance à la hausse n’est pas près de s’arrêter ; selon les analystes de JP Morgan, l’once pourrait atteindre 2 300 dollars d’ici à la fin de l’année.
Contexte géopolitique anxiogène
L’or ne profite pourtant pas d’un contexte totalement favorable. Selon le responsable France des activités de marché chez Saxo Bank, Andrea Tueni, les taux d’intérêt restent pour le moment élevés et le dollar est fort.
Mais le contexte géopolitique très anxiogène joue sur cette valeur refuge qui est décorrélée de l’économie réelle, pour Jean-François Faure, président d’Aucoffre.com. Une tendance qui s’est vérifiée pendant la crise du Covid-19, puis après le démarrage de la guerre en Ukraine, l’arrivée de l’inflation, il y a deux ans et le conflit au Proche-Orient depuis octobre dernier ont encore ajouté de l’incertitude sur les marchés et ramené les investisseurs, les banques et les épargnants vers l’or.
La Chine, marché porteur
L’autre facteur, c’est la Chine, qui est historiquement très demandeuse d’or, et dont les achats de ce métal précieux ont fortement augmenté à l’approche du Nouvel An chinois en février. L’an dernier, la Banque centrale chinoise a ajouté 225 tonnes d’or à ses réserves. L’Inde ou l’Arabie saoudite ne sont pas en reste. La majeure partie de la demande mondiale d’or physique provient des économies émergentes, qui l’ont intégrée à part entière dans leur besoin de diversification et de trouver des alternatives de repli.
L’or est même un actif qui a été redécouvert sur les marchés « comme une quasi-monnaie », estime Jean-François Faure, et qui reprend la place qu'elle avait perdue auprès des investisseurs dans les années 2000.
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