Même plus chère, la pistache séduit toujours plus de consommateurs
Publié le :
On la consomme à l'apéritif, dans des pâtisseries, les barres énergétiques et en cuisine, la pistache a de plus en plus la côte dans le monde. Ses prix ont augmenté de plus de 25% en un an et comme souvent, c'est un déséquilibre entre l'offre et la demande qui a poussé les prix vers le haut.

Premier facteur de hausse des prix, une offre plus limitée pour cette saison commerciale chez le premier fournisseur mondial de pistaches, les États-Unis. La culture de la pistache, comme tant d'autres, donne une bonne récolte une année sur deux. Et 2024 correspondait précisément à une année creuse pour les arbres américains qui ont vu leur production baisser d'un quart – soit 503 000 tonnes en 2024 –, explique Jose Gutierrez, analyste de marché chez S&P Global.
En face, l'appétit pour le petit fruit sec à coque n'a pas ralenti, au contraire. Depuis plusieurs années, on grignote plus d'en cas, de pâte à tartiner et de confiseries à base de pistaches. L'engouement pour le chocolat Dubaï, une tablette fourrée à la pâte de pistache, qui a enflammé TikTok est l'illustration même de cette passion grandissante pour le fruit sec à la couleur verte si caractéristique.
Demande en hausse en Asie et au Moyen-Orient.
La consommation augmente en particulier en Asie, grâce à un pouvoir d'achat de la classe moyenne en hausse, notamment en Inde, en Chine, et en Thaïlande. Au Moyen-Orient, la pistache est depuis longtemps utilisée par l'industrie et la pâtisserie traditionnelle, mais la demande continue de grimper, c'est le cas en Turquie et aux Émirats arabes unis pour ne citer que ces deux marchés.
Pour cette campagne, qui a débuté en octobre dernier et qui doit prendre fin en septembre, la demande devrait augmenter de 6% cette année, selon les chiffres du ministère américain de l'Agriculture (USDA). Mais elle est toujours fortement liée à l'appétit de la Chine, le premier acheteur.
La Turquie, un producteur qui monte
Ces dernières années, la récolte de pistache n'a pas cessé de grandir en Turquie. Le pays s'impose peu à peu le deuxième producteur mondial, place qui était occupée par l'Iran jusque-là, explique l'analyste de S&P Global. La spécificité, c'est que la production turque a toujours été majoritairement consacrée au marché local. Avec la hausse des prix, les producteurs turcs pourraient être tentés d'exporter plus, notamment sur le marché chinois.
Mais ce scénario dépendra de l'évolution des prix, qui est elle-même très liée au maintien ou non des tarifs douaniers de rétorsion, imposés par Pékin sur les produits américains. D'autant que les États-Unis devraient voir leur production remonter cette année : l'Association américaine des producteurs de pistache prévoit une récolte d'environ 700 000 à 750 000 tonnes. Si la guerre commerciale persiste entre Pékin et Washington la pistache pourrait coûter plus cher en Chine à court terme, en raison des taxes. À plus long terme, les stocks pourraient augmenter aux États-Unis, ce qui sera là un facteur de baisse.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne