L’huile de tournesol reste chère après une récolte qui s’annonce encore maigre
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L’Ukraine est le plus grand exportateur mondial d’huile de tournesol et la France, le premier producteur de l’Union européenne. Les prix de l’huile de tournesol restent élevés, alors que la récolte de cette année s’annonce une fois de plus réduite.

Les prévisions ne sont pas bonnes. Et ce aussi bien dans l’Union européenne qu’en Ukraine, alors que les récoltes de tournesols se poursuivent jusqu’à la fin septembre. Après un été chaud et sec qui a entravé le développement des graines, les cultivateurs français, mais aussi roumains, hongrois ou encore bulgares, s’attendent à une production limitée. Elle est néanmoins un peu plus généreuse que l’an passé.
La troisième pire récolte de cette décennie
Cela pourrait à nouveau être une des pires récoltes de tournesol que l’UE ait connue ces dix dernières années. En effet, 8,6 millions de tonnes d’huile de tournesol devraient être produites, cette année, selon Argus Media, à peine mieux qu’en 2024 (8,3 millions de tonnes). Alors qu’en 2020 la production européenne a atteint 9,8 millions de tonnes.
« Les prix de l’huile de tournesol sont bien plus élevés qu’il y a dix ans. Et comme les récoltes n’ont que très légèrement augmenté, les prix restent à un haut niveau. Une tonne d’huile de tournesol vaut actuellement autour de 1 109 euros, alors que l’hiver dernier, elle valait 1 200 euros la tonne », précise Sébastien Poncelet, analyste chez Argus Media France. Rien à voir cependant avec le pic à 2 700 euros la tonne, après l’agression russe de l’Ukraine, en février 2022. À titre de comparaison : en 2020, à Rotterdam qui est la place de la cotation des huiles, l’huile de tournesol valait en moyenne 700 euros la tonne.
L’impact de la guerre en Ukraine
Quant à l’Ukraine, les zones de conflit couvrent souvent les zones agricoles, ce qui n’arrange pas les choses. On s’attend à une récolte de 12,9 millions de tonnes, une production là-aussi un peu supérieure à celle de l’année passée (12,3 millions de tonnes, en 2024), d’après les chiffres d’Argus Media. Alors qu’avant la guerre, l’Ukraine produisait jusqu’à 15 millions de tonnes. « Le marché d’huile de tournesol ukrainien reste malgré tout soutenu », note l’expert. Les prix évoluent à des niveaux comparables à ceux de l’UE.
La diminution de l’offre d’oléagineux, l’an dernier, comme l’huile de palme ou celle de colza, a également alimenté cette hausse des prix. Cette année, la faible récolte de tournesol devrait être partiellement remplacée par son concurrent, le colza, dont la production s’annonce très bonne. Reste à savoir quel effet cela aura sur les prix.
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