Les stocks certifiés de café arabica au plus bas depuis un an et demi
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Les stocks de café arabica sont au plus bas depuis un an et demi. On parle des grains de café vert qui sont détenus dans des entrepôts certifiés. Cette baisse des stocks ne veut pas dire que la production a chuté, mais elle se traduit sur les cours du marché.

Quand le café est récolté, une partie des grains, qui répond à des normes bien spécifiques de qualité, transite par des entrepôts, adossés à l'Intercontinental Exchange (ICE), basés à New York, Miami, Hambourg, Barcelone ou encore Anvers, des villes proches des zones de consommation. Ces stocks certifiés ne représentent qu'une partie de la production mondiale et ne sont que la partie visible de l'ensemble des stocks mondiaux, mais ils constituent le seul indicateur vraiment fiable et actualisé et sont donc importants à ce titre.
Aujourd'hui, ces réserves d'arabica ne sont plus très loin des niveaux bas d'il y a 20 ans : elles sont d'environ 430 000 sacs de 60 kilos. « Pour avoir un bon niveau de stock, il faudrait deux millions de sacs », explique un négociant en café.
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Stocks sous pression des taxes douanières
Même si ces stocks ne représentent par essence qu'une fraction des volumes commercialisés, leur niveau en dit beaucoup : il peut signifier que le café est « retenu » dans les pays d'origine, que son acheminement est retardé, explique Ennio Cantergiani, directeur de l'Académie du café à Genève, ou encore que la demande de café certifiée est forte.
La baisse actuelle est en partie liée à la politique tarifaire de Donald Trump, qui « a forcé l’industrie à puiser dans les stocks de cafés certifiés pour remplacer les cafés brésiliens devenus hors de prix avec des taxes de 50% » explique notre interlocuteur.
Envolée des prix
L'état de ces réserves donne un indicateur indirect de la demande des pays consommateurs et a donc une influence sur les prix. La corrélation n'est pas totale ni immédiate, mais elle existe bel et bien. Elle s'illustre aujourd'hui : les cours se sont à nouveau envolés et ont presque retrouvé leur niveau du début d'année.
Les prix sont aussi guidés par des inquiétudes météo. Les pluies ont été irrégulières et insuffisantes en octobre, au Brésil, ce qui pourrait avoir un impact sur la floraison de la prochaine récolte 2026.
La décote sur le café brésilien relance le stockage
Cette situation est en passe d'évoluer, selon une enquête de l'agence Bloomberg. Plusieurs maisons de négoce auraient confirmé être en train d'acheminer 150 000 sacs de 60 kg vers des entrepôts ICE situés en Europe. Elles auraient saisi l'opportunité d'une baisse des prix du café brésilien qui se vend avec une décote, faute d'être exporté aux États-Unis.
Il est de nouveau intéressant commercialement pour les négociants d'acheter et de confier du café à la bourse, « qui reste un client de choix quand la demande de l'industrie n'est pas très forte, et un client qui paye sans rechigner », explique notre expert, qui précise qu'il faudrait 500 000 sacs de plus pour faire remonter les stocks de manière significative et changer la donne sur le marché de l'arabica.
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