La Chine restreint les exportations de deux métaux rares

Nouvel épisode dans la rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis. Pékin a décidé de restreindre les exportations de deux métaux rares. Le gallium et le germanium, indispensables pour la fabrication de semi-conducteurs. 

Des cristaux de Gallium, un métal dont la Chine a décidé de restreindre les exportations. © Wikimedia Commons CC BY SA 3.0 Foobar

Pékin et Washington se rendent coup pour coup. Ces dernières semaines, les États-Unis avaient renforcé les restrictions à l'exportation de semi-conducteurs et notamment de leurs puces les plus avancées. Réponse de la Chine : restrictions également. Elles concernent les exportations de gallium, métal que l'on trouve dans les circuits intégrés, les panneaux photovoltaïques – très recherché pour rendre les puces plus résistantes, notamment dans le spatial. Et elles concernent aussi le germanium indispensable pour les fibres optiques et l'infrarouge. 

Cela pourrait avoir un impact important, car même si les marchés de ces métaux restent petits, ils sont stratégiques. 80% des minerais raffinés proviennent de Chine, selon un rapport de la Commission européenne publié il y a trois ans. On trouve du gallium brut au Japon, en Corée du Sud, en Russie. Quant à l'approvisionnement en germanium, il n'existe que trop peu d’alternatives selon les analystes. Les États-Unis, riches en réserves, doivent accélérer la construction d'usines de transformation.

Demande de licence

Les exportateurs chinois devront à partir du mois prochain demander des licences auprès du ministère du Commerce s’ils veulent commencer ou continuer à les expédier à l’extérieur du pays. Ils devront également déclarer les détails des acheteurs à l’étranger et de leurs demandes. Ces restrictions sont la suite logique de la stratégie de Pékin qui cherche à renforcer son autonomie dans la conception de semi-conducteurs.

« Le raffinage de ces métaux rares est la clé de la domination chinoise », titre cette semaine un rapport de Global Sovereign Advisory. Pour atteindre sa position quasi monopolistique sur le raffinage, la Chine a subventionné ses industriels. Ils ont ainsi pu profiter par exemple de tarifs préférentiels sur l'énergie. Il fallait également assurer l'approvisionnement en matière brute. Pour cela, plusieurs aides misent en place, notamment dans la province de Yunnan, explique le cabinet de conseil. Le gouvernement a investi 141 millions de dollars pour accorder des prêts avantageux aux entreprises constituant des réserves... de germanium entre autres.

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