Huile de palme: pourquoi la Malaisie mise-t-elle davantage sur Pékin?
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Face aux nouvelles restrictions imposées par la réglementation européenne sur l’importation des matières premières, la Malaisie, numéro deux mondiale de l’exportation d’huile de palme, a annoncé augmenter ses exportations vers la Chine.

L’industrie de l’huile de palme en Malaisie est précieuse pour l’économie du pays. Selon le gouvernement, 300 000 petits agriculteurs indépendants dépendent de l’activité de ce secteur en Malaisie. Et ce sont précisément ces petits producteurs qui sont les plus touchés par la nouvelle réglementation européenne. Avec des petites parcelles, il est compliqué pour eux de répondre aux critères, de traçabilité, imposés par la loi, une mesure destinée à prouver que l’huile de palme n’est pas issue de terrains déforestés, après décembre 2020. Or, parmi les clients de la Malaisie, l’Union européenne occupe une place de choix : elle représente le troisième marché importateur d’huile de palme pour Kuala Lumpur.
Augmenter ses exportations vers l'Asie
En se tournant davantage vers la Chine pour ses exportations d’huile de palme, la Malaisie cherche donc à rassurer ses petits producteurs, mais démontre aussi sa capacité à accroître ses parts de marchés en Asie. Selon le gouvernement malaisien, les importations chinoises d’huile de palme, et de produits issus de l’huile de palme, depuis la Malaisie, ont atteint plus de 3 millions de tonnes l’an dernier. Un chiffre qu’elle espère voir grossir d’ici début 2024 avec « l’envoi vers Pékin de 500 000 tonnes d’huile de palme supplémentaires » chaque année. La Chine dont les besoins croissants en font un partenaire durable dans ce secteur. Selon des experts de la filière, ce que l’Europe va consommer en moins, d’autres pays pourront l’absorber.
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Avec l’augmentation de la démographie mondiale, les besoins en huile végétale pourraient atteindre 150 millions de tonnes supplémentaires chaque année, à partir de 2050. Pour l’instant, si le consommateur peut se tourner vers des produits à base d’huile de colza ou de tournesol, leurs productions ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande. L’Union européenne n’a d’ailleurs pas les moyens de se passer de l’huile végétale malaisienne au vu de ses besoins. Kuala Lumpur espère encore pouvoir négocier avec l’Union européenne. De nouvelles discussions sur sa nouvelle réglementation sont prévues entre les deux parties, en décembre prochain.
Du côté de l’Indonésie, on réfléchit aussi à exporter plus d’huile de palme hors de l’UE : en Chine, mais aussi en Inde et aussi vers plusieurs pays d’Afrique
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