Au cœur des nouvelles sanctions européennes contre la Russie, l'aluminium
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Le 16ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, dévoilé mercredi 19 janvier, doit être formellement adopté ce lundi 24 février par les ministres des Affaires étrangères de l'UE. Après trois années de guerre en Ukraine, les 27 se sont accordés pour interdire les importations d'aluminium russe, comme l’ont déjà fait les États-Unis et le Royaume-Uni il y a plusieurs mois.

La mise au ban de l'aluminium russe n'est pas un coup de tonnerre pour la filière européenne. Tous ceux qui en achetaient s'y sont en effet préparés, l'Union européenne arrivant après des décisions similaires prises l'année dernière par les États-Unis et le Royaume-Uni. Que ce soit par anticipation de sanctions à venir ou pour une question d'image, les importateurs ont considérablement réduit leurs achats en provenance de Russie, troisième producteur mondial, derrière la Chine et l'Inde.
La dépendance de l'UE est donc faible aujourd'hui. Selon les données communiquées par le cabinet Argus Media, l'aluminium russe représenterait moins de 10% de l'approvisionnement européen, contre environ 50 % avant la guerre. Les Européens se donnent un an pour supprimer totalement l'aluminium russe de leur carnet de commande.
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Impact limité sur les prix
Sur le papier, cette décision peut avoir un impact sur les prix, car ils ont tendance à monter dès qu'il y a une restriction d'approvisionnement, qu'elle soit due à une sanction ou à une restriction volontaire d'exportation. On l'a vu avec le riz, quand l'Inde s'est retiré en partie du marché mondial entre 2022 et 2024, les prix ont rapidement grimpé. Mais l'impact peut parfois être mineur, et c'est ce qui se profile aujourd'hui, car les cours auraient déjà anticipé qu'il faudra faire sans l'aluminium russe.
La demande en aluminium, qui est faible en Europe en ce moment, ne plaide pas non plus pour une hausse. Mais même s'il n'y a pas de fortes tensions à court terme qui se dessinent, cela n'a pas empêché les prix de réagir à la hausse dans la foulée de l'annonce des Européens mercredi dernier avant de fléchir à nouveau.
L'aluminium russe se vend plus en Chine
Une des conséquences de ces sanctions, c'est qu'elles vont contraindre un peu plus la Russie à réorienter ses exports. Ce qu'elle a évidemment déjà commencé à faire, en exportant sans surprise beaucoup plus vers la Chine. En 2023, les importations chinoises d'aluminium russe ont atteint près de 1,2 million de tonnes, et à peine moins en 2024, contre moins de 300 000 t en 2021, selon Argus Media.
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