Vacances 2021, tout sauf en groupe !

Dans une enquête inédite, le magazine L'Écho Touristique dresse les tendances de l'été 2021. Si les Français s'apprêtent à reprendre l'avion, ils sembleraient privilégier des destinations peu éloignées, comme la Grèce ou la Croatie, pour des séjours en famille et personnalisés. Même vaccinés, les voyageurs veulent rester prudents et éviter les excursions groupées, au grand dam d'une partie des professionnels du tourisme. Ces derniers critiquent un manque d'harmonie entre les pays et l'incapacité de la Commission européenne à imposer un cadre commun.

Le secteur aérien est durement touché par la crise sanitaire due au coronavirus. © Pixabay/Geraldfriedrich2

« Entre nous » sera le mot d'ordre de ces vacances d'été 2021. Les séjours en famille organisés à la carte auprès des agences touristiques constituent la tendance qui se dessine pour les semaines à venir. Du sur-mesure, comme l’explique Linda Lainé, auteure de l’enquête pour son magazine L’Écho Touristique. Sa casquette de rédactrice en chef lui permet de comparer avec les tendances de l'an passé. Pour elle, 2021 marque la reprise des destinations en avion. Mais pas trop loin ! Cette année encore, les Français restent prudents. L'Europe occupe toutes les marches du podium. Pas d’extravagances : Espagne, Grèce, Croatie et bassin méditerranéen.

Pour résumer, explique Linda Lainé, du local à risques limités : « La principale différence, c’est le vaccin ! Aujourd’hui, l’enquête le montre, les professionnels du voyage approuvent l’idée de "pass sanitaire". Une majorité chez les voyageurs, 80% des personnes interrogées, approuvent la création de tableaux avec zones verte ou orange pour connaître les destinations à situation sanitaire assurée. Lorsqu’ils voyageront à nouveau sur d’autres continents, ils le feront différemment. Le souci de la protection de l’environnement fait qu’ils s’y rendront peut-être moins souvent, mais en y restant plus longtemps. »

Pour les professionnels du voyage, les difficultés demeurent

Dans cette enquête, les responsables des entreprises du voyage se livrent sans détours. Bien qu'il fût sauvé l’an dernier par les demandes de transport de marchandises, le secteur de l'aéroportuaire reste aujourd'hui en grande difficulté. Les patrons du marché des croisières, eux, notent une amélioration qui contraste avec leurs faibles chiffres d’affaires de l'année qui vient de s'écouler.

« N’empêche on pourrait faire beaucoup mieux ! Cette cacophonie entre 27 pays membres incapables de s’entendre nous coûte cher. » Ce cri de colère est celui d’Éric Drésin, secrétaire général de l’Association européenne des agents de voyage et des tour-opérateurs.

Frontières, « pass sanitaire », remboursement de billets, c’est chacun pour soi

Depuis un an, Éric Drésin réclame à la Commission européenne d’imposer une législation commune sur le passeport sanitaire ou sur les modes de remboursements ou d’avoirs d’achat. « Parce que pour le moment, c’est la cacophonie ! Nos professionnels, agences, aéroports, tours-opérateurs, agissent au jour le jour. Comment faire pour guider les clients dans cette carte où tout change du matin au soir et selon le pays ? Il faut communiquer et s’harmoniser sinon le secteur va souffrir encore plus qu’il ne souffre déjà. »

Si les clients se disent conscients du caractère inédit de la situation qui touche les voyagistes, les professionnels du transport cherchent à tirer des leçons des critiques dont ils ont été la cible pendant la pandémie. Tout au long de cette enquête, ils reconnaissent leurs lacunes : trop de répondeurs automatiques, pas assez de conseillers personnalisés. Décidés à faire bouger leur image, ils promettent une grande campagne publicitaire, en espérant entamer l’année 2022 d’un bon pied, qu'il soit marin, terrien ou aérien.

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