Prénom : Antoine, nom : de Maximy, métier : explorateur aventurier ! À la télévision française, il part au bout du monde dormir chez les autres ! Son émission s'intitule « J'irai dormir chez vous » et elle lui a donné l'idée d'en faire un film.

Marina Mielczarek : Avions, trains, bateaux, sous-marins, vous avez tout fait dans votre vie d’explorateur voyageur...
Antoine de Maximy : Oui. J’ai plongé dans des sous-marins, j’ai même fait de l’Aéroplume ! Une sorte de dirigeable allongé extraordinaire inventé par Jean-Pierre David. Là-dedans, tu es glissé dans un harnais avec des ailes et tu rames en l’air, la sensation d’être un oiseau est magnifique, tu voles quoi !
Une chose qui manquerait au tableau ?
L’Espace ! Je ris, mais c’est vrai, il me reste à faire l’ISS, la Station spatiale internationale. Alors Thomas Pesquet, si tu m’entends, tu m’emmènes ?
C’est vrai, ça vous fait vraiment rêver ?
Oui. Mais attention, je dis ça moi. Mais si on me dit maintenant tout de suite, tu pars sur Mars, sans filet de sécurité pour le retour sur Terre… Je ne sais pas si je partirais. Mais tout compte fait, en vous parlant, en fait si ! J’ai bien vécu. Plus on vieillit, moins on a à perdre ! Je crois que plus on avancera, plus j’irai.
Pour votre émission à la télévision française, « J’irai dormir chez vous », vous parcourez le monde pour aller chez les gens. Y a-t-il un pays où vous vous êtes dit, ils sont vraiment très forts en transports ?
La République Démocratique du Congo ! Là-bas, ils n’ont rien, une extrême pauvreté. Pour déplacer les grosses charges, ils ont inventé le Tchougoudou. C’est épatant, une trottinette en bois taillé. Tout est en bois, les roues, le guidon. Avec ça, je les ai vus dévaler des pentes hyper dangereuses avec des sacs lourds, jusqu’à 100 kg.
En Amérique Latine, vous avez aussi un souvenir émouvant.
J’étais là encore en tournage. Je me souviens de cet homme lui aussi vivant dans un village perdu dans un extrême dénuement. Il n’avait rien et il a réussi à se construire une voiture avec du bois et de l’acier. Je ne vous dis pas l’état du véhicule, le moteur avançait à la vitesse d’un homme au pas, mais lui, on ne faisait pas plus heureux sur la planète. C’était SA voiture !
Même en période de crise, vous continuez à voyager dans les pays autorisés. D’ailleurs, vous revenez de voyage, en réalité vous avez la bougeotte, ça vous tient depuis tout petit ?
Avec mes parents ou en famille, nous prenions beaucoup le train. Mes cousins trouvaient ça extraordinaire parce que dans le train, tu peux bouger, te lever, aller dans les autres compartiments. Mais moi, je me souviens, déjà, je préférais le vélo ou la voiture parce que tu es autonome.
Cet amour de la solitude chevillée au corps ?
Solitude oui, mais accompagné ! Voyager seul est le meilleur moyen de se faire des amis. J’aime dire que je suis un solitaire grégaire. En réalité quand je suis en tournage avec ma petite caméra sur un scooter au fin fond du monde, je n’ai qu’une envie, c'est d’aller voir quelqu’un. Mais pour trouver ce quelqu’un, je vais d’abord changer dix fois de directions, au gré de mon intuition. Ces dix changements me conduiront au bon endroit
Mais en avion, on est tributaire d’un pilote par exemple. En l’air, ça se passe comment ?
Je n’ai pas mon brevet de pilote, mais sur les petits coucous, je peux me débrouiller ! Juste une anecdote, un jour à Madagascar, j’étais dans un petit appareil quatre places. Il y a avait le pilote et moi. On venait de quitter l’aéroport dans le nord du pays en direction de Tana. Au bout d’un moment, il m’a dit : Je vais faire la sieste, prends les commandes ! L’autre, il a piqué son roupillon pendant que moi, j’essayais de maintenir la direction. Et un quart d’heure plus tard, il s’est réveillé, il a repris le manche et on est arrivés à bon port.
Avec la pandémie, on peut s’attendre à tout. S’il ne restait plus qu’un moyen de transport dans le monde, vous prendriez quoi ?
Si on en est à ce stade-là, c’est qu’il ne doit plus y avoir d’essence pour ma moto ou d’énergie pour les trains ou les avions. Donc je prendrai ma voiture à pédales, elle est là, dans le garage à côté de ma machine à laver.
Une voiture à pédale mais… Qu’est-ce que c’est ?
Regardez sur internet à vélo-car. Un véhicule en bois et en acier des années 40. C’était à la base pour les couples parce qu’il y a deux pédaliers, un seul volant. Je crois que c’était très pratique en temps de guerre pour aller faire les courses ou transporter les charges lourdes. Moi j’y mettais ma fille quand elle était petite, maintenant elle est un peu trop vieille pour ça, mais j’ai même conservé le klaxon à boule, pouet pouet !
► Le dernier film d’Antoine de Maximy, J’irai mourir dans les Carpates (septembre 2020), est disponible en VOD et sur la plateforme OCS.
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