« J'y vais en car, j'y vais pour voir ! » La devise humoristique est connue. Mais l'inflation et le réchauffement climatique sont passés par là. La semaine dernière, dans le journal Le Monde, un collectif de présidents de régions, dont Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, publiait un manifeste en faveur des autocars. À cette même date, BlaBlacar, l'entreprise d'autopartagées annonçait l'ouverture de 10 nouvelles lignes de bus en Europe. De l'auto à l'autocar, le succès du transport partagé se confirme sur tous les continents. Nicolas Michaux, responsable France de BlaBlacar est au micro Marina Mielczarek.

Marina Mielczarek : En France, BlaBlacar est surtout connu pour le co-voiturage. Or, vous proposez aussi des trajets en bus.
Nicolas Michaux : C'est ça ! BlaBlacar existe depuis 2006. En France, nous sommes plus connus pour nos offres de voitures partagées, le co-voiturage. Mais nous proposons aussi un service de transport par bus. Nous sommes présents à l'étranger au Brésil, au Mexique, en Inde et partout en Europe.
RFI : Précisons, on parle de l'application BlaBlacar. C'est en réalité votre site internet.
N.M : Oui ! Vous ouvrez notre site et vous choisissez votre trajet en voiture ou en bus. L'idée c'est d'avoir sur une même application une solution de voyages partagés.
RFI : Vous ouvrez 10 nouvelles lignes de bus sous la marque BlaBlacar de France vers l'Europe vers quels pays ?
N.M : Vers l'Italie, le Portugal, la Suisse, Les Pays-Bas. Et puis au Brésil en Pologne, en Ukraine, nous avons des compagnies de bus partenaires qui vendent leurs trajets sur notre site internet.
RFI : Comment expliquez-vous le succès du transport partagé notamment en Inde ?
N.M : Depuis un an, nous constatons un phénomène mondial c'est l'inflation ! Que ce soit en Inde ou en Turquie (où l'inflation atteint des niveaux très importants) vous avez tendance à choisir de partager votre voiture pour faire des économies sur votre plein d'essence. Et gagner un revenu si vous êtes conducteur, ou payer moins cher si vous êtes un passager.
RFI : Vous félicitez la France pour son rôle de modèle en matière de covoiturage. Et la toute nouvelle prime 2023.
N.M : Cette prime gouvernementale instaurée en début d'année est de 100 euros. Grâce à cette prime, mais aussi à de nouvelles habitudes, les Français sont les pionniers du covoiturage. Et depuis cette prime, nous observons que la France sert de modèle. L'Espagne réfléchit à s'inspirer de cette prime.
RFI : Y a-t-il un profil type de clients en France ?
N.M : Les trajets demandés en France se font surtout du lieu d'habitation au lieu de travail. Mais il y a aussi des trajets pour des vacances, des raisons familiales... Depuis un an, il y a une augmentation de 20% des demandes. C'est en partie lié à la prime de 100 euros. Des centaines de milliers de personnes en ont déjà bénéficié.
RFI : Vous observez également des demandes de plus en plus de personnes âgées.
N.M : Oui ! Grâce à BlaBlacar, des gens d'âges, de professions et d'horizons différents se rencontrent, c'est une véritable richesse de liens sociaux !
RFI : Ajouté aux voitures, aux cars, l'avenir de BlaBlacar se jouera avec le train
N.M : C'est dans nos projets effectivement ! L'idée n'est pas de construire nos propres trains ! La SNCF (Société française des Chemins de fer) le fait déjà très bien. Le concept sera d'ajouter via notre site des offres de trajets partagés en train. Ainsi, le trajet idéal pour une recherche de destinations pourrait être un mélange de voiture puis de train et de bus...
►Liens Utiles :
1) Blablacar
2) Écologie/covoiturage.gouv.fr
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