Indonésie: le Whoosh, premier TGV d'Asie du Sud-Est
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C'est une première en Asie du Sud-Est. Le 2 octobre dernier, le président indonésien Joko Widodo est monté à bord du Whoosh, le premier train à grande vitesse de la région. Inclus dans le grand projet du développement des infrastructures, ce train relie les deux plus grandes villes, Jakarta et Bandung en 40 minutes, contre 3 heures en train standard.

Il ressemble à un lézard à tête rouge. Dans la gare de Padalarang à l’ouest de Bandung, la deuxième ville du pays, le Président Indonésien se prête au jeu du premier passager du Whoosh. Ce train rouge et gris est le premier à grande vitesse de l’Asie du Sud-Est. Pour Hubert Testard, professeur à Sciences Politiques à Paris, et voyageur régulier en Indonésie, le Whoosh va faire faire un bond technologique au pays. « Ce TGV est intéressant parce qu'il ira jusqu'à 350 km/h. C'est de la vraie grande vitesse, avec un engagement chinois de transfert de technologies, dans un pays qui avait jusqu'à présent un réseau ferroviaire très vétuste. Une localisation des rames sur le sol indonésien permettrait peut-être à terme à l'Indonésie d'être associée au projet TGV Chine dans le reste de l'Asie, en tout cas, c'est peut-être l'espoir des Indonésiens. »
Mais dans une capitale qui ne compte que deux lignes de métro, et un pays où l'avion est utilisé pour parcourir les longues distances entre les villes, ce train à grande vitesse était-il le bon choix pour faire sortir le pays de sa pollution ? C'est évidemment la question que tous les médias indonésiens ont posée à leurs experts du transport. Le Dr Negara de l’Institut Yusof Ishak était justement l'invité de la chaîne CNA. « Je pense que le Gouvernement veut arriver à deux choses, réduire la pollution et il veut changer les habitudes des passagers. Mais pour cela, il faut une offre qui fasse gagner du temps et de l'argent en proposant des prix plus intéressants que la voiture ou l'avion. En ce qui concerne les constructeurs chinois, beaucoup de gens ont dit qu'avoir préféré le modèle chinois modèle japonais nous mettait en état de dépendance vis-à-vis de la Chine. Moi, je pense qu'en matière de transport, l'Indonésie peut varier. Nous avons beaucoup de voisins compétents. »
Pour le prix du billet, il évoluera au fil du temps. Entre la 1e et la 3e classe, il faut compter entre 16 et 19 dollars, cinq fois plus que les trains réguliers existants.
Le gouvernement doit maintenant rentabiliser ce train, qui a coûté 7,3 milliards de dollars, et faire changer les habitudes des Indonésiens. Donc maintenir des prix intéressants pour obtenir un maximum de passagers. Sinon il risque d'être réservé aux touristes et aux employés les plus aisés du pays.
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