Kossi Efoui est né, en 1962, au Togo. Sa participation au mouvement étudiant des années 1980, durement réprimé par le régime du général Eyadéma, le conduit à la prison, à la torture. C'est l'écriture qui le sauve, et qui lui permet de trouver refuge en France. Car rester au Togo, c'était risquer sa vie. Alors l'injonction maternelle, sans appel : « Va vivre. Va vivre ailleurs et ne reviens plus ».

Dans son nouveau roman très autobiographique, Une magie ordinaire, Kossi Efoui raconte son pays, son passé, et surtout sa mère, figure essentielle à sa vie, à sa pensée, à son écriture même. Car enfant, l'école l'oblige à parler français et lui interdit l'usage de l'éwé, sa langue maternelle. Mais quand il rentre à la maison, sa mère lui demande : « Alors, qu'as-tu appris dans la langue de l'école ? ». Et Kossi raconte, apprend à traduire, à penser dans sa langue maternelle, ce qui aura une profonde influence sur son écriture.
- Invité : Kossi Efoui, à l’occasion de la parution de son roman Une magie ordinaire, aux éditions du Seuil.
Archive RFI :
En 1990, Kossi Efoui remporte le Grand Prix du concours théâtral interafricain, l'ancêtre du Prix RFI-Théâtre, avec sa pièce Carrefour. Un « souffleur » inspiré fait jouer trois acteurs : une femme des rues, un poète en révolte et un gardien de la paix. Ces personnages sont les projections des souvenirs d'un homme bloqué dans une prison. Et l'évasion mentale qu'il tente n'en est pas vraiment une : navigation circulaire au même carrefour d'images. Reflets de 20 ans passés à l'ombre de l'autoritarisme. Son adaptation radiophonique est à (re)découvrir !
Le carrefour (Kossi Efoui, Togo 1990)
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