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Paris 2024: «Nous envisageons une hausse de la participation des athlètes africains de 15%» selon Mustapha Berraf

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Quelles sont les meilleures chances de médailles pour l'Afrique aux Jeux olympiques de Paris l'an prochain ? Quelles sont les disciplines sportives où les comités olympiques africains mettent de l'argent pour préparer leurs meilleurs athlètes ? Mustapha Berraf est un ancien champion de basket-ball algérien. Aujourd'hui, il est membre du CIO, le Comité international olympique, et préside l'ACNOA, l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique. À un an jour pour jour de l'ouverture des JO de Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

Les anneaux olympiques sur la place du Trocadéro à Paris, en 2017.
Les anneaux olympiques sur la place du Trocadéro à Paris, en 2017. © AP / Michel Euler
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RFI : Mustapha Berraf, à un an des Jeux olympiques de Paris 2024, quels sont les moyens qui sont mis en œuvre pour aider les comités olympiques nationaux africains ?

Mustapha Berraf : Pour nous, il s’agit surtout d’avoir une plus grande participation des athlètes africains, et je pense qu’on est sur la bonne voie. Comme vous le savez, il y a eu près de 1 000 athlètes qui ont participé à Tokyo en 2021. Nous envisageons pour les Jeux de Paris une progression de 15% par rapport à Tokyo. Nous avons mis une cagnotte de quelques millions de dollars pour permettre à nos athlètes de se préparer dans les meilleures conditions et de participer à Paris en force. Nous avons des visées sur certains sports qui nous font récolter des médailles, par exemple le judo, l’athlétisme. Il y a aussi, pour tous les pays africains, un montant qui a été dégagé, qui est autour de 150 000 dollars par an pour chaque pays, pour chaque CNO [Comité national olympique, NDLR], afin de soutenir la préparation des athlètes.

Et pour le judo, par exemple, quels sont les pays où s’entrainent les futurs champions ?

Pour le judo, il y a, à partir du 4 août prochain, le Grand Chelem de judo à Budapest. Il y a le Japon, qui a quand même ouvert quelques portes. Il y a la France, avec qui nous entretenons de très bons rapports. D’ailleurs, nous avons même des athlètes qui se préparent avec des champions français et cela permet quand même d’être une locomotive pour les athlètes africains. La France, il faut le dire, le Comité olympique français a toujours été prêt à soutenir les athlètes africains, et je pense qu’avec l’avènement maintenant du nouveau président, monsieur David Lappartient [président de l'Union cycliste internationale, Ndlr], nous aurons encore davantage de bonnes perspectives d’avenir.

Votre association a passé récemment un accord avec la Chine. Quelles sont les disciplines où les Chinois peuvent apporter quelque chose aux athlètes africains ?

Il y a quelques sports collectifs, le basket, il y a les sports de combat, il y a le taekwondo, où nous avons aussi quand même des champions olympiques. Il y a le judo, naturellement. Il y a certaines activités de l’athlétisme aussi. Prendre connaissance des technologies et des techniques d’entrainement des pays d’Asie peut être aussi un apport important pour nous.

Est-ce que pour vous ces Jeux de Paris ont une saveur particulière ?

Naturellement, puisque nous sommes des partenaires privilégiés de la France. Et nous aimons la France aussi, nous aimons particulièrement Paris.

Quelles sont les disciplines fortes de l’Afrique sur lesquelles vous misez pour 2024 ? Est-ce que c’est plus le demi-fond, est-ce que c’est plus le judo ?

C’est le demi-fond, le taekwondo et la boxe. Nous avons de très bons boxeurs, et aussi la boxe féminine, qui risque de nous apporter de très bons résultats.

Mais le demi-fond, ça restel’une des spécialités africaines, notamment de l’Afrique de l’Est ?

Exactement, et aussi de l’Afrique du Nord, avec l’Algérie, le Maroc, sur le 1 500 mètres et le 800 mètres, qui risquent de nous apporter pas mal de résultats.

Et le taekwondo, est-ce qu’il y a des athlètes d’Afrique de l’Ouest qui sont en vue dans cette discipline ?

Oui, il y a les Maliens, il y a les Ivoiriens, il y a vraiment de très grands potentiels dans cette discipline, donc c’est formidable.

Est-ce que vous comptez sur quelques têtes d’affiche ?

Oui, vous savez qu’il y a une jeune Éthiopienne qui vient de battre deux records. Vous avez quand même des Kényans, des Éthiopiens qui sont en train de réaliser de très grandes performances aux championnats du monde d’athlétisme.

Et est-ce que des champions, comme le Burkinabè Hugues Fabrice Zango, dans le triple-saut, et la sprinteuse ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, dans le 100 mètres, peuvent être des exemples pour la jeunesse africaine ?

Ils le sont, et nous comptons beaucoup sur eux. D’ailleurs, ils ont un comportement exemplaire, tant moral que technique, professionnel. Pour réussir, il faut travailler, avec acharnement et détermination.

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