Journal d'Haïti et des Amériques

Chili: Gabriel Boric et le conflit Mapuche

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Le 16 mai 2022, le gouvernement Boric annonçait le retour des militaires dans le sud du Chili, dans les régions de l'Araucanie et du Biobio, où vivent le plus grand nombre de Mapuche, la plus vaste communauté indigène du pays. Un état d'urgence prolongé, le 30 mai 2022, pour 2 semaines supplémentaires. Une volte-face pour le président de gauche, rattrapé par la violence.

Le président chilien Gabriel Boric (Image d'illustration).
Le président chilien Gabriel Boric (Image d'illustration). © REUTERS - RODRIGO GARRIDO
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C'est un dossier qui empoisonne la vie politique chilienne depuis plusieurs décennies,  le «conflit Mapuche», principale communauté indigène du Chili (environ 1 700 000 personnes sur les 19 millions de Chiliens). Une communauté qui revendique des terres perdues depuis le XIXème siècle. Ces dernières décennies, ce conflit parfois violent et mortel s'est envenimé. À tel point dernièrement que le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, a annoncé, mi-mai 2022, le rétablissement de l’état d’urgence dans le sud du pays, mesure qu’il avait dénoncée durant sa campagne. « C’est une décision qui a dû être très difficile à prendre car elle va à l’encontre de sa volonté affichée de trouver un terrain d’entente avec les organisations Mapuche, y compris celles qui se déclarent en lutte », explique notre invité Jimena Obregon Itura, professeur des Universités en études hispano-américaines à l'Université Rennes 2. Toutefois, « il n’y avait pas de bons choix », estime la spécialiste, tant la situation était devenue très tendue : incendies de camions et de machines, attaques de véhicules… les entreprises forestières privées, installées sur les terres ancestrales des Mapuche sont la cible principale des attaques. « Le gouvernement a opté pour un état d’urgence limité aux axes de communications principaux, l’armée n’a pas été déployée partout dans le sud », précise Jimena Obregon Itura. On ne peut donc pas dire que Gabriel Boric marche dans les pas de son prédécesseur Sebastian Piñera, « car l’annonce de l’état d’urgence a été assortie d’un projet qui comporte un certains nombres d’éléments pour accélérer le processus de restitution des terres, avec la mise en place de politiques publiques en matière de santé, d’eau potable, avec des moyens non négligeables ».

 

Haïti : libération de trois otages turcs  

Le quotidien en Haïti reste marqué par l’insécurité des gags : les enlèvements sont quotidiens dans le pays et principalement à Port-au-Prince. Dans ce contexte sécuritaire très tendu, trois des huit citoyens turcs qui sont retenus otages, depuis un mois, ont été libérés. Il s’agit des trois jeunes femmes du groupe de huit ressortissants enlevés alors qu’ils voyageaient en bus depuis Santo Domingo vers Port-au-Prince. Elles ont été « libérées ce week-end pour raison de santé, parce qu’elles étaient malades ». Le 8 mai 2022, le puissant gang des 400 mawozo a détourné le véhicule où se trouvaient un total de douze personnes, dont ces jeunes Turcs, âgés de 20 à 26 ans. Aujourd’hui, les ravisseurs ont donc encore entre leurs mains les cinq jeunes hommes turcs. Depuis près de deux ans déjà, Haïti vit dans cette terreur des enlèvements et ce phénomène connaît une recrudescence effrénée : pour le seul mois de mai, l’Onu a recensé au moins 200 enlèvements à travers le pays, principalement dans la capitale.

 

Brésil: toujours aucune trace du journaliste britannique et de l'expert brésilien en Amazonie

Toujours aucune trace du journaliste britannique et du chercheur spécialiste des peuples autochtones qui ont disparu le weekend end dernier au Brésil. Dom Phillips et Bruno Pereira, récemment menacés, étaient en mission dans la jungle amazonienne, dans la vallée du Javari près de la frontière avec le Pérou. Une région réputée pour ses invasions illégales et trafics en tous genres. Fiona Watson, de l’organisation Survival International, avait travaillé dans le passé avec les deux hommes disparus. Selon elle, rien d’étonnant : « le climat politique est devenu très hostile envers ceux qui défendent les peuples autochtones. Le président Jair Bolsonaro, depuis son arrivée au pouvoir, a souvent pris position contre les communautés indigènes et tentent d’affaiblir leurs droits ».

 

Et à la Une du journal de la 1ère 

L’ouverture ce 8 juin 2022, en Martinique, d’un colloque international consacré à la décolonisation des mémoires de l’esclavage.

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