Biden-Trump : « on risque d’avoir une course au moins impopulaire »
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Sauf surprise, l’affiche de l’élection présidentielle de 2024 devrait être la même qu’il y a quatre ans et opposer le président sortant Joe Biden à son prédécesseur Donald Trump. Le premier paraît trop vieux et ne mobilise pas les foules, le second va vivre une campagne rythmée par les procès. De nombreux Américains aspirent à autre chose, mais il est peu probable que la tendance change, comme l’explique Corentin Sellin, enseignant en classe préparatoire au Lycée Carnot à Dijon et chroniqueur pour le site d’information Les Jours.

Malgré des sondages le donnant perdant face à Donald Trump, l’année prochaine (2024) et malgré les critiques récurrentes sur son âge avancé, Joe Biden « n’entend absolument pas se retirer, explique Corentin Sellin, il a un argument qu’il estime massu et mettant fin au débat, c’est qu’il pense être le seul ayant déjà battu Trump à pouvoir le refaire. Et comme pour lui, l’enjeu n’est rien moins que la préservation de la démocratie états-uniennes, Donald Trump étant un danger mortel pour cette démocratie, il est du devoir de Joe Biden de se représenter. »
⇒ Le site d'information Les Jours.
La guerre à Gaza, ligne de fracture chez les Démocrates
Autre difficulté pour Joe Biden, les divisions de son parti face à la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Une fracture générationnelle, rappelle l’enseignant et chroniqueur, « les jeunes de moins de 35 ans n’approuvent plus le soutien total à Israël et demandent un rééquilibrage en faveur des Palestiniens. Or, ces jeunes votent massivement démocrate. » Les conséquences pourraient se faire sentir dans quelques États-clé comme le Michigan, explique Corentin Sellin, où « les deux dernières élections se sont jouées à quelques dizaines de milliers de voix. On a une très forte communauté arabe américaine, qui s’est mobilisée depuis un mois en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et les élus locaux ont déjà fait savoir à la Maison Blanche que les remontées de terrain sont exécrables pour Joe Biden. »
Donald Trump, empêché par ses affaires judiciaires ?
Donald Trump, lui, va devoir comparaître dans plusieurs procès au cours des prochains mois, dont une procédure inédite aux États-Unis, devant la justice fédérale pour avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection de 2020. Selon Corentin Sellin, la chronologie va jouer un rôle très important : « les toutes premières primaires qui sont décisives, l’Iowa et le New Hampshire, auront lieu pour le parti républicain avant le début des grands procès de Trump et il se peut très bien, au vu de son avance qui est énorme, que l’affaire soit déjà jouée. » L’impact de ces procès ne se sentira pas chez les plus fidèles de Donald Trump, précise l’enseignant, « mais bien pour l’élection générale. Le risque pour le parti républicain est de se retrouver avec un candidat haï par une moitié de la population, qui risque éventuellement d’être condamné à de la prison »
Une campagne sans enthousiasme
Sur ce point, les deux partis font face aux mêmes difficultés : investir précocement un candidat incapable de rassembler largement. « On a quand même deux candidats qui sont très impopulaires, l’un comme l’autre, souligne Corentin Sellin. Le risque pour les États-Unis est d’assister à un match entre deux sortants « avec tout l’inconvénient du manque d’enthousiasme donc on risque d’avoir une course au moins impopulaire des deux. »
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