Journal d'Haïti et des Amériques

Carnaval en Haïti : les festivités ternies par la violence des gangs

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Le carnaval se poursuit ce mardi (13 février 2024) en Haïti, dans un contexte de violence extrême. Les gangs continuent de s’affronter au nord de Port-au-Prince et provoquent la terreur de la population.

Carnaval en Haïti. (Image d'illustration)
Carnaval en Haïti. (Image d'illustration) © Andres Martinez Casares/REUTERS
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Forte présence policière à Port-au-Prince pour le carnaval… plombé par les troubles qui secouent Haïti. Depuis des semaines, la violence des gangs redouble d’intensité, forçant des milliers de personnes à quitter leur maison, leur quartier.  À cela,  s’ajoutent les tensions liées aux récentes manifestations réclamant le départ du Premier ministre Ariel Henry. Dans ce contexte, une réunion sur le déploiement de la force multinationale, qu’Haïti attend depuis des mois, se tient à Washington. Le gouvernement haïtien insisterait, selon Le Nouvelliste, pour obtenir une date approximative du déploiement de cette force.

États-Unis : « féminicide », un terme encore absent du débat public

Une femme meurt toutes les cinq heures sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon aux États-Unis. Selon le FBI, en 2021, 1 700 femmes ont été tuées parce qu’elles sont des femmes. En France, par exemple, on parlerait de « féminicide », mais le terme reste encore tabou outre-Atlantique. « C’est parce que ce mot ressemble beaucoup au mot féminisme, qui est un peu un gros mot ici », explique Dawn Wilcox, créatrice de Women Count USA, qui recense les meurtres de femmes. « Même si nous aimons penser que nous sommes modernes et progressistes, notre société est encore très patriarcale. Lorsque les femmes parlent de violence, d’agression sexuelle ou de féminicide, les hommes le prennent comme un affront personnel ».

Pour Kimala Price, professeure à l’Université de San Diego, l’absence de ce terme est lié à la question du contrôle des armes à feu : « La violence armée est très répandue ici et si vous parlez de féminicides, cela oblige les gens à réfléchir à leur cause ». Plus de la moitié des femmes assassinées l’ont été par arme à feu aux États-Unis. « Les gens ne voient pas le problème parce que ces meurtres n’ont pas lieu dans l’espace public. On n’est pas censé s’impliquer dans la relation entre deux personnes. Mais les relations violentes ne sont pas un crime passionnel. Elles ne sont que domination et contrôle », conclut Kimala Price.

 

Venezuela : la désertion de l’Université de Maracaibo

Depuis quelques années, la Faculté de sciences de Maracaibo, au Venezuela, a été peu à peu abandonnée et pillée. Le sol est jonché de feuilles, de pages de livres arrachées, de thèses… « toute l’information qui s’est générée ici pendant des décennies, tout est là, par terre », déplore Randi Guerrero, chercheur, autrefois étudiant de cette faculté. Le doyen José Ortega explique à Alice Campaignolle les raisons de cette désertion : « En 2019, quand il y a eu un vol dans une petite centrale proche d’ici, le bâtiment est resté sans courant électrique. Puis il y a eu la pandémie et tout est resté vide. Et là, ça a été le début des vols, des pillages. Les dommages sont très importants : le travail de 50 ans s’est envolé en deux ans ».

La désertion a commencé encore plus tôt, il y a dix ans, à cause de la crise économique et sociale. Beaucoup d’étudiants ont émigré et les financements de l’université ont été réduits. Les autorités ne font rien pour tenter de récupérer ce campus. Comble du cynisme : un immense parc d’attractions à ciel ouvert de l’autre côté de la rue, construit pour plusieurs millions de dollars.

 

Le journal de La 1ère

Les Diables Noirs vont parader au carnaval à Fort-de-France, en Martinique.

 

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