Journal d'Haïti et des Amériques

Haïti : la police harcelée par les gangs

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Après quelques jours d’un répit très relatif, « les gangs repartent à l’offensive » titre le quotidien haïtien Le Nouvelliste. La pression est particulièrement forte sur les policiers. L’académie de police fait l’objet d’assauts réguliers et des groupes criminels ont même pillé et incendié le domicile du chef de la PNH hier (14 mars 2024).

Des véhicules armés de la police contrôlent le périmètre du commissariat de police incendié la veille par des gangs armés, à Port-au-Prince, en Haïti, le 6 mars 2024. (Image d'illustration)
Des véhicules armés de la police contrôlent le périmètre du commissariat de police incendié la veille par des gangs armés, à Port-au-Prince, en Haïti, le 6 mars 2024. (Image d'illustration) © CLARENS SIFFROY/AFP
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La multiplication des violences, ces dernières semaines, et plus généralement ces dernières années, poussent de plus en plus de policiers à déserter, comme l’écrit notre confrère Widlore Mérancourt du site Ayibopost. « Bien avant la crise actuelle, la police était une institution déjà fort éprouvée, rappelle le journaliste, indiquant qu’au moins 800 policiers l’ont quittée l’année dernière, des sources à la DCPJ me disent que certaines équipes fonctionnent de manière très difficiles à cause du départ massif de policiers. »

De plus, ces forces de l’ordre ne se sentent pas soutenues par leur hiérarchie. « Le moral est à zéro et la situation est assez inquiétante, commente Widlore Mérancourt, parce que généralement ils se plaignent en privé de leur hiérarchie mais aujourd’hui ses complaintes éclatent au grand jour dans les groupes Whatsapp dédiés à la police, à la radio… ils parlent ouvertement d’une hiérarchie incompétente, qui n’arrive pas à trouver la bonne formule pour les soutenir en termes de matériel, de soutien moral et de stratégie globale pour mater les gangs. » Dans ces conditions, les policiers « prennent peur car ils savent que le leadership de l’institution est très faible, rapporte le journaliste, certains ne viennent pas travailler. La plupart des postes de police fixes ne sont pas pourvus en policiers et ils évitent souvent de circuler dans les rues en uniforme pour ne pas se faire cibles des bandits. »

Le coordonnateur général du Syndicat national de la police haïtienne a confié à Ayibopost avoir pourtant alerté à de multiples reprises sur le manque de moyens de l’institution. « La police est à genoux, incapable d’assurer sa propre sécurité, regrette Lionel Lazarre auprès de nos confrères, il nous faut des hélicoptères, des chars d’assaut, des drones professionnels. »

 

Le spectre de l’abstention plane au Venezuela

Le président Maduro doit annoncer aujourd’hui (15 mars 2024) sa candidature pour l’élection du 28 juillet. Il est très impopulaire, la candidate de l’opposition, elle, n’a pas le droit de se présenter et cela risque de favoriser l’abstention. Notre correspondante a rencontré de nombreux déçus de la politique, en particulier chez les plus jeunes qui n’ont plus confiance dans les autorités actuelles. « Les jeunes ont été extrêmement déçus des événements de 2014 et 2017, quand il y a eu ces grandes manifestations dans le pays, rappelle Benigno Alarcon, le directeur du Centre d’études politiques et de gouvernement, et ils reprochent aux adultes et au leadership politique de ne pas avoir continué cette lutte qu’ils ont démarrée. De l’avoir interrompue sans que leurs morts n’aient servi à rien. »

 

Le journal de la 1ère

En visite en Martinique, le ministre de l’Intérieur ne repousse pas l’idée d’une « évolution institutionnelle » du département.

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