Argentine: ouverture du procès sur les circonstances de la mort de Maradona
Publié le :
C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce mardi à Buenos Aires. Quatre ans après la mort de la légende du football argentin Diego Maradona, alors qu'il était en convalescence et était censé être surveillé 24h/24.

Sept professionnels de santé sont jugés pour « homicide simple avec dol éventuel », caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort de quelqu'un. Ils encourent entre 8 et 25 ans de prison.
Un procès qui s’annonce d’ores et déjà hors norme, alors qu’il a été retardé par plusieurs renvois. Il devrait durer jusqu'à mi-juillet 2025, à raison de trois jours par semaine. Famille, experts, médecins : plus de 120 témoins vont se relayer à la barre pour tenter d’éclaircir les circonstances de la mort de l’idole argentine.
À Buenos Aires, Théo Conscience nous relate cette affaire.
Haïti : lynchage de deux présumés trafiquants d’armes et de munitions à Mirebalais
Gotson Pierre, le directeur de l’agence Alterpresse revient sur le lynchage de deux des quatre occupants d’une fourgonnette voyageant des Gonaïves vers Port-au-Prince, par des riverains à Trianon, une localité dans la commune de Mirebalais dans le département du Plateau central. À bord de leur véhicule, trois armes à feu, dont un fusil d’assaut, et 10 517 munitions dissimulées dans des boîtes de vêtements usagés.
Cette saisie d'armes s'inscrit dans une série d'opérations du même type, ces derniers jours. Une opération menée par la Direction générale des douanes (Dga) de la République dominicaine, avec le soutien d’autres agences, a permis de confisquer 23 armes à feu.
Malgré ce contexte extrêmement dégradé, les autorités de transition maintiennent pour l'instant leur calendrier électoral et prévoient donc la tenue d'un référendum constitutionnel en mai 2025, et un premier tour d'élections générales en novembre. Et pour y parvenir, elles comptent sur le soutien des pays d'Amérique latine. Une délégation de haut niveau, dirigé par Frinel Joseph, membre du Conseil présidentiel de transition est en déplacement cette semaine au Pérou et au Mexique afin d’échanger avec les responsables d’institutions électorales de ces pays autour du processus référendaire et électoral enclenché en Haïti, peut-on lire également dans Alterpresse.
_____________________________________________
États-Unis : quelles ambitions pour le vice-président J.D. Vance ?
Qui se cache derrière le troisième homme de la Maison Blanche, le vice-président J.D. Vance ? Lors de la conférence sur la sécurité organisée à Munich en Allemagne, le 14 février 2025, il avait ouvertement courtisé les partis d'extrême-droite et asséné que la démocratie était menacée en Europe.
Achim Lippold a Interrogé Ludivine Gilli, historienne, Directrice de l'Observatoire de l'Amérique du Nord à la Fondation Jean Jaurès.
RFI : Comment décrire le rôle du vice-président JD Vance ?
Ludivine Gilli : Le positionnement de JD Vance en ce début de mandat soulève plusieurs questions. Historiquement, ces dernières décennies, on n'a pas vraiment vu ce type de posture chez les vice-présidents. Que ce soit Kamala Harris sous Joe Biden ou Mike Pence sous Donald Trump, ils occupaient plutôt un rôle de conseiller du président, sans être en première ligne sur la scène publique ou médiatique.
Si l'on remonte un peu plus loin dans l'histoire, on peut penser à Richard Nixon lorsqu'il était vice-président d'Eisenhower. Il jouait un rôle de « chien d'attaque », menant des offensives politiques pour permettre au président de rester en retrait et de préserver son image. En revanche, avec JD Vance, on observe une approche différente. Depuis quelques semaines, il multiplie les provocations et les déclarations tapageuses, à commencer par ses attaques contre Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale. Contrairement à Nixon, il ne semble pas agir pour protéger Donald Trump, mais plutôt pour renforcer sa rhétorique. Cela marque une rupture avec le rôle habituel des vice-présidents.
RFI : S'agit-il d'une stratégie ?
C'est une bonne question. Il y a ce que JD Vance déclare publiquement et la manière dont l'administration Trump agit depuis l'investiture du 20 janvier. Vance bénéficie d'une visibilité médiatique privilégiée et en profite pour faire des déclarations sur l'immigration, comme il l'a fait récemment à la frontière mexicaine, mais surtout sur la politique étrangère. Son discours à Munich a d'ailleurs suscité une vive inquiétude en Europe.
Cela signifie-t-il que cette posture est une stratégie conçue par l'administration Trump ? Pas nécessairement. Dans une administration Trump, l'imprévisibilité est la règle. Aujourd'hui, JD Vance occupe une place centrale. Mais s'agit-il d'une véritable ligne directrice ou d'une simple conjoncture ? Il est difficile de le dire.
RFI : Peut-être une envie d'exister face à un autre poids lourd de l'administration, Elon Musk ?
C'est possible. Mais cela correspond aussi à la trajectoire idéologique de JD Vance. Il s'est progressivement construit une image et un corpus idéologique, particulièrement depuis son virage pro-Trump entre 2016 et 2020. Son discours repose sur des valeurs conservatrices : famille, patriotisme, rejet de l'immigration et volonté de protectionnisme économique.
Sa rhétorique intègre également une critique des alliés traditionnels des États-Unis. Avec ses déclarations lors de la conférence de sécurité de Munich, il a envoyé un signal clair : il tourne le dos à l'alliance des démocraties face aux régimes autoritaires. Il va jusqu'à donner des leçons de démocratie à l'Europe, en affirmant que le fact-checking est une forme de censure. Cela soulève des questions sur la société qu'il défend, et par extension, sur celle que le gouvernement américain veut incarner.
RFI : JD Vance en tout cas met en œuvre la rupture diplomatique prônée par Donald Trump. Comment il se situe face à Elon Musk, l’autre poid lourd de la Maison Blanche ?
Absolument. Il incarne le courant national-conservateur, tandis qu'Elon Musk représente le courant techno-libertaire. Ces deux visions sont à la fois complémentaires et concurrentes. Elles partagent un rejet des institutions traditionnelles et un attachement à une forme de souverainisme. Mais sur certains points, des tensions sont inévitables.
JD Vance, bien que conservateur sur les valeurs, a été influencé par Peter Thiel, l'investisseur de la Silicon Valley, ce qui le rend plus perméable aux arguments techno-libertaires. La manière dont ces deux courants vont coexister est incertaine. Tout dépendra des arbitrages de Donald Trump, qui n'a pas d'idéologie fixe et navigue selon ses intérêts du moment. Elon Musk prend de plus en plus de place, mais pour combien de temps ? Et Trump finira-t-il par choisir entre ces deux courants ?
RFI : JD Vance était avant 2016 un virulent critique de Donald Trump. Quand a-t-il opéré son virage national-conservateur ?
JD Vance a rencontré Peter Thiel en 2011, alors qu'il était encore étudiant. Mais à cette époque, il n'était pas encore aligné avec le trumpisme. En 2016, il tenait un discours populiste, mais anti-Trump. Il le considérait même comme un « Hitler américain ».
En 2021, lorsqu'il lance sa campagne pour le sénat dans l'Ohio, il a déjà atténué sa rhétorique anti-Trump. Puis, après une rencontre avec l'ex-président, il devient l'un de ses plus fervents soutiens. Sa conversion au catholicisme en 2019 est aussi un élément-clé de ce virage conservateur.
Quel est sa part d'opportunisme dans ce parcours ? Difficile à dire. Mais c'est bien son ralliement au trumpisme qui lui a permis d'être élu sénateur en 2022, puis choisi comme vice-président.
RFI : JD Vance vise-t-il la présidentielle de 2028 ?
Probablement. Il cherche à imposer son discours, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États-Unis. Mais une anecdote est éclairante à ce sujet. Lors d'une interview sur Fox News, on a demandé à Donald Trump s'il voyait en JD Vance son successeur. Il a répondu sans hésiter : « Non ». Avant d'ajouter, après un silence : « Mais il est très compétent. »
Un dossier à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.
____________________________________________________________________
Témoignage d’une victime des cartels qui s’est vu refuser l’asile aux États-Unis
À la Une du Washington Post ce mardi 11 mars 2025, ce récit poignant d'un homme qui a subi la violence des cartels au Mexique et dont la demande d'asile a été refusée aux États-Unis.
Il a souhaité garder l'anonymat par peur des représailles et est arrivé à la frontière avec sa chemise bien repassée, et ses chaussures en cuir bien cirées. Dans son sac, les preuves de ce qu'il avait subi, l'enlèvement par les cartels, son enfermement dans un placard, les actes de sodomie… Avec ses cicatrices toujours visibles sur son visage, ses poignets et ses jambes, il s'est avancé sur le pont qui relie la ville de Ciudad Juárez au Mexique à la frontière américaine. Il a tenté de convaincre les officiers de l'immigration présents sur place que sa vie en dépendait, mais c'était quelques jours après l'arrivée de Donald Trump, et plus personne ne passait. Le droit d'asile et le droit de protéger ceux qui sont persécutés dans leur pays est inscrit dans l'ADN des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelle le journal, qui craint que l'arrivée du milliardaire n'empêche ceux qui ont des raisons légitimes de venir dans le pays. Les tribunaux sont déjà débordés et cela peut prendre des années avant qu'ils ne rendent leurs décisions, en attendant, les persécutions se poursuivent.
Mexique : l’affaire de l’entreprise Vulcan dans le Yucatan refait surface
Une autre affaire qui pourrait bien se finir devant les tribunaux, celle d'une entreprise américaine de constructions installée au Mexique sur une aire protégée. Dans une lettre envoyée à la présidente mexicaine, 35 sénateurs américains réclament la reprise de ses activités dans le cadre des discussions engagées avec Donald Trump sur les droits de douanes.
Il s'agit de l'entreprise Vulcan dont l'un des terminaux est installé dans le Yucatan, en 2024, l'ancien président mexicain Andrés Manuel López Obrador a décidé de suspendre ses activités et de déclarer le lieu une zone naturelle protégée, rappelle la Jornada. La présidente Claudia Sheinbaum a répondu que l'entreprise n'avait pas été expropriée, mais que la société exploitait des zones en dehors de celles légalement attribuées, causant de graves dommages à l’environnement.
L'avocat et défenseur de l'environnement Quetzal Tzab témoigne de ces dommages constatés par les personnes vivant alentour au micro de Ubaldo Bravo, de la rédaction en espagnol de RFI.
L’actualité des Outre-Mer
Benoît Ferrand de la 1ère revient sur le crash aérien sur l’île de la Dominique, 45 jours après, les corps des quatre victimes doivent être rapatriés en Martinique.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne