Journal d'Haïti et des Amériques

COP30 sur le climat à Belém : les négociations ralenties par un incendie et des désaccords

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À la 30è conférence des Nations unies sur le changement climatique, organisée en ce moment à Belém au Brésil, ce vendredi 21 novembre 2025 est officiellement le dernier jour de négociations. Mais en raison de désaccords et d'un incendie, qui s’est déclaré jeudi (20 novembre 2025) dans l’enceinte de la COP, les négociations pourraient se poursuivre jusqu'à samedi (22 novembre).

La militante française pour le climat Camille Etienne (à gauche) et d'autres activistes participent à une manifestation devant le site de la COP30, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil, le 19 novembre 2025.
La militante française pour le climat Camille Etienne (à gauche) et d'autres activistes participent à une manifestation devant le site de la COP30, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil, le 19 novembre 2025. AFP - PABLO PORCIUNCULA
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Une légère odeur de brûlé flotte encore dans les couloirs des immenses tentes temporaires de la COP30, explique notre envoyée spéciale à Belém, Lucile Gimberg. Hier après-midi, (20 novembre) malgré les six heures de fermeture, certains pays et blocs de pays puissants ont continué à discuter, de manière extra-officielle, toute la nuit. Il est probable que la COP s’étende jusqu’à demain samedi (22 novembre). «La COP se terminera au moment opportun pour les négociations. L'objectif n'est pas seulement de respecter le calendrier, mais d'atteindre les résultats escomptés en matière de changement climatique», a assuré Marina Silva, la ministre brésilienne de l’Environnement. La présidence de la COP a publié, à l’aube, une série de nouveaux textes dont le principal, le dénommé «mutirao» (un terme autochtone au Brésil pour dire qu’une communauté se rassemble pour réaliser une tâche commune). Dans ce texte, la présidence appelle les pays développés à redoubler d'efforts pour fournir 120 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à résister aux catastrophes climatiques. Mais rien d’obligatoire, alors que c’est une demande forte des pays africains notamment. De plus, elle exhorte les pays qui n’ont pas publié de nouveaux plans climat à le faire rapidement. Une formulation trop timide, estiment certains, alors que le manque d’ambition dans les politiques pour freiner le réchauffement mondial se fait sentir un peu partout sur la planète, explique Lucile Gimberg.

L'Union européenne, dont la France, est donc mécontente. D'autant que le document ne mentionne plus une éventuelle «feuille de route» qui expliquerait comment les pays peuvent mettre en œuvre l’objectif, adopté à Dubaï, il y a deux ans, de sortie des énergies fossiles. Des pays - notamment pétroliers - s’y opposent.

 

En Amazonie brésilienne, de l'açaí sans pesticides

Non loin de Belém, où se tiennent les négociations de la COP30, on cultive dans l’État du Pará un fruit appelé l’açaí. Ce «superfruit antioxydant», en vogue en Europe ou encore aux États-Unis, est récolté au sommet de palmiers en Amazonie. Il est cueilli par des familles de peuples traditionnels qui habitent au bord des fleuves, dans des zones marécageuses. Une agriculture sans pesticides, qui permet de protéger la forêt tout en générant des revenus pour ces familles. Certaines travaillent ainsi en agroforesterie, comme dans la communauté de Mupi, à une demi-journée de voyage de Belém. «À l’époque, ces terres n’étaient pas entretenues. C’était du simple açaí natif. Et quand on a vu qu’il pouvait y avoir un marché de l’açaí, on a changé d'attitude et on en récolte les fruits aujourd’hui. On peut dire que l’açaí, c’est la spécialité de la maison. Ça représente la plus grande partie de nos revenus», explique Leonilson de Reis Castro, président de l’association des producteurs d’açaí de Mupi, au micro de notre correspondante Sarah Cozzolino. Au sein de la coopérative, les producteurs d’açaí ont reçu plusieurs formations pour encourager la biodiversité et la fertilité des sols, à contre-courant de la monoculture d’açaí observée dans certaines communautés. «Les entreprises jouent un rôle important. Car notre marché exige de l’açai bio, [d'autant plus que] les regards du monde entier sont tournés vers l’Amazonie, témoigne Solène Guillot, agronome chez Nossa, une entreprise française qui exporte l’açaí des producteurs de Mupi. Donc si on veut pouvoir vendre un produit qui vient d’Amazonie en Europe, il faut montrer patte blanche. [Montrer que c'est] vertueux pour le territoire, pour l'environnement, et pour les populations. »

 

Le ministère de la Justice «enterré» en Bolivie

Le nouveau président bolivien de centre-droit Rodrigo Paz a annoncé ce jeudi 20 novembre la suppression du ministère de la Justice. «Nous allons l'enterrer pour de bon. C'en est fini du ministère de la persécution, c'en est fini du ministère de l'injustice, [...] c'en est fini du ministère qui était un moyen pour les politiques de faire du chantage. Aucun homme politique n'interférera plus jamais dans le système judiciaire», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Parmi les proches de Rodrigo Paz, au centre-droit mais aussi à droite, la suppression du ministère de la Justice est saluée, souligne le site d'information Vision 360. Le gouverneur de la province de Santa Cruz, par exemple, estime que l'ancien président Evo Morales et son parti (le MAS, le Mouvement vers le socialisme) s'en servaient pour mener une persécution politique contre l'opposition de l'époque. Mais chez les élus qui font aujourd'hui partie de l'opposition, c'est perçu comme un «mauvais signal», un signe «d'instabilité» envoyé aux Boliviens, estime un candidat déçu à la vice-présidence. Pour sa part, La Razon rapporte les craintes que cela suscite pour la protection des droits humains dans le pays. Cet épisode reflète déjà des tensions et des divisions au plus haut niveau de l'État : les désaccords entre Rodrigo Paz et son vice-président sont apparus au grand jour, explique le journal El Alteño. Le vice-président avait d'abord obtenu que soit nommé un de ses proches au ministère de la Justice. Avant que soit révélé, il y a quelques jours, que ce dernier avait un casier judiciaire, une condamnation au pénal pour des faits de corruption, lit-on dans El Deber. Ce qui a finalement poussé Rodrigo Paz à tenir sa promesse de campagne et (face à la polémique) à supprimer le ministère de la Justice... Malgré les protestations, sur les réseaux, de son propre vice-président, explique encore le journal.

 

Dans le journal de «La 1ère»  Caraïbes...

Deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité ont été requis à Paris contre le président de la Collectivité de Martinique Serge Letchimy, rapporte Benoît Ferrand.

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