L'Épopée des musiques noires

Les 80 ans de Monty Alexander

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Monty Alexander naquit le 6 juin 1944, le jour du Débarquement allié en Normandie. Pour célébrer son 80è anniversaire, le pianiste jamaïcain fait paraître un nouvel album logiquement intitulé D Day. Composé d’œuvres entendues durant les années de guerre et de mélodies originales guidées par un sentiment d’espérance, ce disque est le premier acte d’une célébration qui s’inscrira sur les scènes du monde entier tout au long de l’année 2024.

Monty Alexander de passage à RFI avant son départ pour le Japon.
Monty Alexander de passage à RFI avant son départ pour le Japon. © Joe Farmer/RFI
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À une époque où les tensions internationales semblent menacer l’équilibre géopolitique de la planète, Monty Alexander lance un appel à la raison. Aux confrontations économiques et politiques actuelles, il oppose un simple message : « Tant que la logique de domination d’un peuple sur un autre n’est pas discréditée ou abandonnée, il y aura la guerre ». Ces paroles sages, extraites du titre « War » empruntées à son compatriote Bob Marley, rappellent quelques évidences que les circonvolutions diplomatiques finissent, parfois, par négliger. Lorsque Bernard Montgomery Alexander vit le jour, il y a 80 ans à Kingston, la Jamaïque était une terre britannique, il sait donc ce que la colonisation implique dans le quotidien d’une population.

Le dernier album de Monty Alexander.
Le dernier album de Monty Alexander. © PeeWee Records !

Bien qu’il s’exprime dans le langage du jazz américain, Monty Alexander n’a jamais oublié ses racines culturelles. Ses rencontres avec les grands virtuoses du XXè siècle, Frank Sinatra, Tony Bennett, George Benson, Ahmad Jamal, Dizzy Gillespie, Harry Belafonte, entre autres, ne l’ont jamais éloigné de sa source d’inspiration originelle. Cette spécificité artistique a fait sa renommée. Jouissant d’une richesse musicale et patrimoniale multicolore, il a su conjuguer différents idiomes se plaisant à mâtiner son répertoire d’accents ska ou d’acrobaties be-bop pour le plus grand plaisir de ses admirateurs. Qu’il joue les œuvres d’Ernest Ranglin ou de Thelonious Monk, Monty Alexander s’épanouit. Son phrasé pianistique malicieux s’amuse à redessiner les contours du swing avec cette touche caribéenne irrésistible.

Monty Alexander dans les studios de RFI.
Monty Alexander dans les studios de RFI. © Joe Farmer/RFI

D Day est certainement un album-anniversaire mais c’est aussi la célébration d’une étape majeure dans le développement artistique d’une grande figure de « L’épopée des Musiques Noires » dont la musicalité est immédiatement identifiable. Peu d’artistes ont réussi l’exploit de se distinguer à ce point en choyant continuellement les couleurs sonores insulaires de leur jeunesse. Monty Alexander a défendu sa différence dans le concert des nations avec une telle générosité universaliste que son nom s’écrit parmi les incontestables maestros de notre temps.

Monty Alexander aime Paris et reviendra le 3 juillet 2024 au New Morning.
Monty Alexander aime Paris et reviendra le 3 juillet 2024 au New Morning. © PeeWee Records !

Monty Alexander sera en concert le 7 avril à Cully, en Suisse, lors du 41è Cully Jazz Festival. Il poursuivra sa tournée mondiale au Japon. Puis, il reviendra cet été en Europe avec une prestation attendue au New Morning à Paris, le 3 juillet 2024.

► Le site de Monty Alexander

► Le site de Cully Jazz.

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