Les extrêmes droites européennes entretiennent leur élan et leur dialogue
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Le Premier ministre hongrois Viktor Orban était ce lundi à Rome, notamment pour y rencontrer son homologue Giorgia Meloni. Preuve que les droites extrêmes européennes continuent à se parler et à se soutenir, en espérant continuer à gagner du terrain politiquement.

Les partis de droite dure européens ne sont pas toujours d’accord sur tout, mais ils sont au moins d’accord pour se parler. Par exemple ce lundi à Rome. Le Premier ministre hongrois était en visite dans la ville éternelle. Après une audience privée avec le Pape Léon XIV pour parler de ce qu’il présente comme son effort de paix et qui est en fait une croisade contre le soutien à l’Ukraine, Viktor Orban a été reçu par la cheffe du gouvernement italien.
Sur la question ukrainienne, Giorgia Meloni n’est pas sur la même ligne. Son pays est engagé dans la coalition des volontaires qui continuent à soutenir les Ukrainiens contre l’agression russe. Mais cela n’empêche pas de discuter. Et même au passage de se rejoindre pour étudier des synergies en matière d’industrie de défense et profiter ensemble de milliards d’euros du fonds européen SAFE. Un fonds créé pour encourager les dépenses dans la sécurité européenne. Il est prévu que l’Ukraine puisse en profiter, mais Viktor Orban n’est pas à une contradiction près.
Continuer à se parler, et à se soutenir
Ce courant de droite radicale se retrouve sur des fondamentaux. Parce que dans le court communiqué publié par le gouvernement italien, il est expliqué que « parmi les thèmes abordés figurent également les initiatives visant à une gestion efficace et innovante des flux migratoires ». On est au cœur du sujet de qui rassemble les extrêmes droites européennes : la lutte contre l’immigration, pas seulement l’immigration clandestine, l’immigration, en général. C’est un message assez clair aux électeurs des mouvements qui dit : nous sommes d’accord, nous n’avons pas changé, nous défendons toujours les mêmes idées. Des idées électoralement payantes.
Retour devant les électeurs aux Pays-Bas.
C'est ce qu'espère, Geert Wilders, chef du PVV, le parti pour la liberté aux Pays-Bas. Le pays vote demain pour des élections législatives anticipées. C'est d’ailleurs Geert Wilders qui a provoqué ces élections en quittant la coalition gouvernementale à laquelle il participait en juin dernier. Le point de rupture : le refus par les autres partis d’adopter son plan visant à durcir drastiquement la politique migratoire. Une bonne partie de la campagne électorale a d’ailleurs tourné autour de ce thème. Des rassemblements anti-immigration ont eu lieu dans le pays ces dernières semaines. Il faut attendre le vote et les résultats, mais les études d’opinion semblent indiquer que ça fonctionne. Et Geert Wilders pourrait bien réitérer sa victoire retentissante de 2023.
Un Trump européen ?
Il n'est pas sûr cependant qu'il pourrait gouverner. Surtout dans un pays où le scrutin est proportionnel. Les analystes entrevoient plutôt une situation à la française avec une difficulté à trouver une majorité claire. Geert Wilders, qui pour des raisons capillaires, est souvent présenté comme un Trump européen, sortirait alors probablement renforcé de l’instabilité ainsi créée. De même que le courant politique de la droite dure. Tellement cohérent idéologiquement que leurs élus néerlandais, hongrois, français et italiens membres de la coalition au pouvoir à Rome, siègent ensemble au Parlement européen.
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