1981, le Prince Charles de Galles épouse Lady Diana Spencer, Georges Brassens et Bob Marley nous quittent. Et en France, c’est surtout une année d’élections présidentielles. «Coluche, président !», entend-on à un moment. Mais le 10 mai 1981, c’est François Mitterrand qui est élu.
Dans son discours d’inauguration, Mitterrand aura des mots forts : « Il n’y a eu qu’un vainqueur, le 10 mai 1981, c’est l’espoir. Puisse-il devenir la chose de France la mieux partagée ». C’est la première fois, dans l’histoire de la Ve République, qu’un président de gauche est élu. Et cela effraie à l’international. Il faut dire que presque partout ailleurs en Occident, c’est la droite conservatrice qui l’emporte, avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher en chefs de file. En pleine guerre froide, un président socialiste, qui nomme des ministres communistes dans son gouvernement, voilà qui inquiète les alliés traditionnels de la France.
Mitterrand va prouver à ses alliés que même s’il est de gauche, il sera totalement acquis à la cause occidentale. Aurait-il vendu son âme de gauche aux pressions de la droite ? La gauche au pouvoir n’atteint pas ses promesses de campagne. La France est dans un marasme économique, et les formules proposées ne changent pas les choses. Le programme de Mitterrand ne fonctionne pas. La gauche est obligée de prendre le tournant de la rigueur, comme partout ailleurs.
Différents scandales éclatent sous le mandat de Mitterrand : le coulage du Rainbow Warrior approuvé par l’Élysée, les écoutes téléphoniques de journalistes pour cacher l’existence de sa fille illégitime, des affaires qui entachent l’image du Président. Et l’électorat ne semble pas s’y tromper. La gauche perd face à la droite aux élections de 1986. Mitterrand reste en place, mais doit cohabiter avec un gouvernement de droite mené par un certain Jacques Chirac. C’est une première en France.
Cette cohabitation est en réalité du pain béni pour Mitterrand, qui parvient à se placer au-dessus de la mêlée. Il devient le seul protecteur des valeurs de gauche, le « tonton », face à un gouvernement de droite. Et une nouvelle fois, en 1988, il remporte facilement l’élection présidentielle face à Chirac.
L’influence de Mitterrand est encore bien présente aujourd’hui. C’est à lui que nous devons par exemple la création des radios libres, et une réorganisation de l’audiovisuel. Cela va considérablement transformer le monde de la musique. Les grandes radios officielles laissent de l’espace à de nouvelles radios, et on commence à entendre sur les ondes d’autres artistes, sur la bande FM…
Avec : Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand - Marius Colucci, fils de Coluche - Laurent Fabius, ministre de François Mitterrand - Mathias Goudeau, coauteur du documentaire « La véritable histoire des stars des années 80 » - Patrick Hernandez, interprète de « Born to be alive » - Pierre Marlet, journaliste responsable de l’info sur La Première (RTBF).
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