À la Une: Un drôle de cadeau de fin d'année

Un prêtre administre la Sainte Communion pendant le service à la cathédrale Notre Dame du Congo à Kinshasa le 16 août 2020 où la Sainte Messe est célébrée pour la première fois depuis le 24 mars, en raison de la pandémie COVID-19 en cours. © AFP/Arsène Mpiana

« Drôle de cadeau de fin d'année ! » s'exclame le Forum des As. Parlant des mesures de restriction de circulation imposées pour juguler la deuxième vague de Covid-19, son éditorialiste écrit : « Voilà que jusqu'au crépuscule de 2020, le corona dicte sa mauvaise loi. Pour le Congolais, ça se traduit par ce couvre-feu qui sonne comme une double peine. Sommer le Kinois de regagner son toit à partir de 21 heures équivaudrait, explique le confrère, à sevrer nombre de compatriotes de leur pitance vespérale, celle qui leur permet de boucler la journée rendue passablement élastique en raison de la battue. Dans les bas quartiers de la capitale, peut-on encore, il est des pères et des mères de famille qui continuent à négocier dans la rue le pain quotidien jusqu'à 21 heures, voire bien plus tard que l'heure fixée pour le couvre-feu. »

Le quotidien La République, lui aussi, s'inquiète : « Couvre-feu : dangereux ! » Selon ce journal, le premier son de cloche discordant vient de la Fédération des entreprises du Congo. Pour cette corporation, expliquent les confrères de La République : « À peine sorti du confinement, Kinshasa connaîtra un autre confinement qui ne dirait pas son nom avec un impact néfaste sur le marché des biens et services ainsi que sur les finances publiques. Le patronat congolais, écrit le journal, conseille aux autorités provinciales de concevoir des mesures dérogatoires adaptées. Parmi ces mesures, la FEC énumère le secteurs de transport des marchandises, les télécommunications, les boulangeries, les brasseries, les minoteries dont les employés devront être autorisés à circuler pendant la période de couvre-feu. » Et le quotidien de relever que : « Le dernier confinement avait occasionné d'énormes pertes à des grandes sociétés, l'asphyxie des PME, la mise au chômage de nombreux employés et, par conséquent, la chute des recettes publiques. »

Pour sa part, Le Phare, un autre quotidien, s'intéresse au discours sur l'état de la nation prononcé par le président de la République le 14 décembre. Parlant du nouveau cap que s'est fixé Félix Tshisekedi pour bâtir un Congo nouveau, le journal citel'Union sacrée de la Nation comme soubassement politique, avec des valeurs et principes, qui selon Le Phare, devraient mettre le Congo sur la voie de l'émergence.

« Un saut vers l'inconnu pour l'Union sacrée », titre de son côté le bihebdomadaire Le Maximum. Pour ce journal proche du FCC, il y a des incertitudes sur la suite du quinquennat du président. « Cinq jours seulement après son discours, écrit Le Maximum, la nouvelle plateforme politique initiée par le chef de l'Etat a réussi à faire tomber le bureau majoritairement FCC de l'assemblée nationale. » L'hebdomadaire évoque des députés nationaux « plus à l'écoute des sollicitations de leurs tubes digestifs », lesquels députés, toujours selon Le Maximum : « Ne semblaient guère avoir d'autre choix après la menace du président de la République de dissoudre l'assemblée nationale en cas de non-ralliement à son Union sacrée de la nation. »

Enfin, pour le journal Le Soft International, les rangs du FCC se vident. « On se demande ce qui pourrait encore arrêter ce tsunami », s'interroge Le Soft qui poursuit : « Combien en reste-t-il encore dans le FCC, plateforme embrasse-tout, conçue sur du vide idéologique, qui voulait conquérir les coeurs des Congolais, s'imaginant qu'elle pouvait faire rêver le pays ?