Biden et les Européens, une nouvelle lune de miel?
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Le président américain Joe Biden est en visite en Europe pour huit jours avec plusieurs rendez-vous qui s’enchaînent et débutent ce vendredi avec le sommet du G7 dans les Cornouailles, au Royaume-Uni. Avec cette tournée européenne, Joe Biden joue-t-il la carte de la coopération avec les Européens, ou réaffirme-t-il simplement le leadership américain sur ses alliés du Vieux Continent ?

Sans doute un peu des deux. Après le mandat de Donald Trump, qui a marqué une période de critiques, de tensions et d’humiliation de la part des États-Unis vis-à-vis de leurs alliés européens, l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche a incontestablement changé la donne, de manière radicale. Avec Joe Biden, c’est le multilatéralisme qui revient à l’honneur - et notamment la coopération entre les Américains et leurs plus anciens alliés en Europe.
Le nouveau président américain veut travailler en étroite symbiose avec eux sur de nombreux dossiers - où les objectifs sont désormais communs : la stratégie vaccinale tout d’abord. Le consensus est acté pour que les pays riches du G7, tout en continuant la vaccination de leurs populations, passe à la vitesse supérieure pour délivrer des doses aux pays plus démunis - et c’est le cœur des discussions de ce sommet de Carbis Bay, avec un objectif affiché d’un milliard de doses qui doivent être distribuées d'ici à l'an prochain.
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Lutte contre le réchauffement climatique au programme
L’autre dossier qui sera très important sera la lutte contre le réchauffement climatique - où Américains et Européens sont à nouveau sur la même longueur d’onde. Approche commune aussi sur le rôle de l’Otan, qui va être réaffirmé dans quelques jours - et qui signifie que pour Washington, la sécurité du Vieux Continent redevient une priorité.
Sur d’autres dossiers, les choses sont plus compliquées - notamment en ce qui concerne les relations commerciales entre les deux ensembles. Les dégâts causés par l’administration Trump sont toujours là, et au-delà il y a une concurrence de facto entre les deux blocs dans certains domaines - comme l’aéronautique par exemple, chacun accusant l’autre de soutenir abusivement son constructeur - Boeing pour les Américains, et Airbus pour les Européens. Les deux parties vont tenter de progresser également sur les taxes imposées de part et d’autre sur certains produits.
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Coopération sur le plan politique
La coopération est donc de retour, et elle se déploie aussi sur le plan politique : c’est un peu la touche Biden, car il estime que son pays et ceux du Vieux Continent partagent des valeurs et un modèle démocratique qui sont aujourd’hui menacés. Soit de l’intérieur, par certains mouvements populistes. Soit de l’extérieur, avec la montée en puissance de pays autocratiques, en particulier la Chine et la Russie - et que, face à cette concurrence parfois agressive, les démocraties doivent présenter un front uni.
Joe Biden a donc le souci de mieux traiter ses alliés européens, d’en faire une force face à Moscou et Pékin - même si, dans son esprit, il doit rester le leader de cette alliance renouvelée avec l’Europe.
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