La pandémie de Covid-19 a dominé toute l’année l’actualité internationale. Et la question que l'on peut se poser est la suivante : quelles premières leçons peut-on tirer de cette pandémie qui s’éternise ?

Après une année à nouveau marquée par la présence du virus et de ses variants, on peut retenir plusieurs enseignements.
D’abord, aux États-Unis comme en Europe, l’égoïsme a prévalu. Tandis que les populations occidentales en sont déjà à la 3e, voire à la 4e dose de vaccin, les pays moins fortunés attendent toujours de pouvoir dispenser une première dose à leur peuple. De ce point de vue, la pandémie a souligné cruellement le fossé entre pays riches et pays pauvres ou en voie de développement. Il faudra, en 2022, passer à la vitesse supérieure dans ce domaine. Les bonnes intentions sont affichées. Avec peu d’effets sur le terrain – trop peu de doses parviennent dans ces pays.
Le débat sur la levée des brevets, qui permettrait aux pays de produire localement les vaccins, a très peu progressé. Les laboratoires qui ont mis au point les vaccins n’entendent pas renoncer aux milliards de dollars que leur procure notamment la propriété des droits sur leur produit.
Des idées complotistes plus présentes que jamais
Autre leçon à retenir, et elle est plutôt déprimante : dans quasiment tous les pays, une frange plus ou moins importante de la population, même quand elle a la possibilité de se faire vacciner, refuse obstinément de le faire. Pour des raisons ici religieuses, là idéologiques. Par peur de se faire injecter une substance inconnue dans l’organisme, certains préfèrent risquer leur vie et encombrer les services de santé qui n’en peuvent plus de fatigue, plutôt que de se faire inoculer un vaccin dont les scientifiques assurent pourtant qu’il est efficace pour empêcher les formes graves de la maladie.
C’est un autre enseignement de cette pandémie : à l’heure des réseaux sociaux qui donnent autant de poids à la parole d’un citoyen lambda qu’à celle d’un épidémiologiste reconnu, la parole rationnelle de la science a parfois bien du mal à s’affirmer face aux dénégations, aux croyances superstitieuses ou complotistes qui fleurissent allègrement sur les écrans.
Un écart entre pays riches et pauvres qui s'est aggravé
Dans le domaine économique, la pandémie aura accéléré le développement du télétravail dans les pays développés. Elle aura aussi aggravé les difficultés économiques dans les pays dépourvus d’État providence ou trop fragiles pour emprunter à fonds perdus comme peuvent le faire les pays riches.
Enfin, dernier enseignement : cette pandémie qui frappe toute l’humanité n’a pas provoqué la prise de conscience que nous sommes tous égaux devant la maladie et tout simplement humains. Elle n’a pas apaisé les tensions géopolitiques entre puissances et n’a pas empêché la montée en puissance de mouvements populistes et souvent racistes, alors même que cette pandémie aurait pu faire reculer ces passions tristes et haineuses. Il n’en est rien, et c’est parfois à désespérer de l’intelligence de l’espèce humaine. On pourra se consoler avec ce que cette crise inédite a révélé de meilleur chez l’être humain : de formidables élans de solidarité, des capacités d’adaptation et de résilience incroyables. Des capacités qui seront encore mobilisées dans les prochains mois.
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