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Ukraine: la grande partie de jeu d'échecs diplomatique se poursuit

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La crise russo-occidentale dure depuis des semaines maintenant et concerne le sort de l’Ukraine. Vladimir Poutine a décidé de se confronter au camp occidental pour rehausser le statut de son pays. Une véritable partie d’échecs diplomatique se déploie donc sous nos yeux. Comment cela peut-il évoluer dans les jours à venir ?

Un char russe roule lors d'un exercice militaire dans la région de Rostov, en Russie.
Un char russe roule lors d'un exercice militaire dans la région de Rostov, en Russie. AP
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Tout dépend de l’évolution sur le terrain. S’il n’y a pas d’intervention russe en Ukraine, les discussions vont se poursuivre. Comme le dit la ministre allemande des Affaires étrangères, mieux vaut se parler quitte à faire des petits pas vers une solution, plutôt que de faire un grand pas vers la guerre.

On reste clairement dans un dialogue de sourds puisque la Russie considère que sa demande essentielle – sur le non-élargissement de l’Otan vers l’est et notamment vers l’Ukraine – n’a pas été satisfaite et n’a quasiment aucune chance de l’être.

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Mais on veut quand même essayer. C’est le seul point un peu rassurant à cette heure. Des deux côtés, on se dit prêt à poursuivre le dialogue malgré tout. Les Occidentaux disent maintenant qu’il faut parler sérieusement des équilibres de sécurité en Europe ; sous-entendu les exigences russes sur l’Otan ne sont pas réalistes et datent de la guerre froide.

Guerre informationnelle entre Moscou et Washington

Et puis il y a toujours cette inconnue : que veut réellement faire Vladimir Poutine ? Les Occidentaux le soupçonnent en effet d’avoir un objectif caché et de chercher à endormir la méfiance des Européens et des Américains.

Le bras de fer va donc se poursuivre, on l’espère pacifiquement. Avec pour l’instant une véritable guerre informationnelle entre Moscou et Washington. Notamment autour d’un début de retrait des troupes russes loin des frontières de l’Ukraine. Moscou, images à l’appui, affirme qu’il est en cours, Washington n’y croit pas. Pire : Joe Biden affirme même qu’on assiste au renforcement des capacités militaires russes – 7 000 effectifs supplémentaires auraient été déployés ces derniers jours. De son côté, la Russie continue de démentir toute intention d’envahir l’Ukraine.

Situation très volatile dans le Donbass

Autre théâtre de cette guerre de propagande entre les deux camps : le Donbass. Chacun en effet s’accuse mutuellement de provocations. Selon l’Ukraine, des tirs provenant des séparatistes pro-russes ont été effectués contre un village ukrainien.

Les Russes, pour leur part, accusent l’armée ukrainienne de nombreux bombardements à proximité de Donetsk : ils dénoncent donc des préparatifs ukrainiens pour lancer une offensive dans le Donbass, ce qui donnerait une occasion en or à l’armée russe de se porter au secours des séparatistes, et donc d’entrer en Ukraine, puisque ces deux territoires font toujours partie officiellement de ce pays. Mais ce serait pour la bonne cause en quelque sorte.

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La situation reste donc très volatile dans le Donbass, et sera surveillée de très près par les Occidentaux dans les heures et les jours qui viennent. Car l’étincelle qui embraserait tout pourrait bien venir de là.

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