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Mort d'Elizabeth II: la fin d'un monde?

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La disparition de la reine Elizabeth II a d’ores-et-déjà créé une commotion à l’image de son long règne… Quels défis attendent son fils et successeur, Charles III, et plus largement, la monarchie britannique ?

La reine Elizabeth II est décédée le 8 septembre 2022 dans sa résidence de Balmoral à l'âge de 96 ans.
La reine Elizabeth II est décédée le 8 septembre 2022 dans sa résidence de Balmoral à l'âge de 96 ans. © AP/Alastair Grant
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Il est des instants ou des époques qui sont d’authentiques énigmes, des sauts dans l’inconnu. Toute symbolique et relative – à l’aune des drames du monde – que soit la fin du règne de la reine Elizabeth, jeudi 8 septembre 2022, cette date marquera à l’évidence une étape dans l’histoire, l’histoire qu’elle incarna et qu’elle incarnera désormais immémorialement.  

Princesse héritière Elizabeth d’York sous les bombardements, promue capitaine Windsor, mécanicienne et ambulancière pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est en 1952 que naît véritablement « Sa Majesté Elizabeth II, reine du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi ». Et bien au-delà, car il s’agit, au fond, de la naissance d’un destin – une fatalité, sans doute, parfois, pour cette femme devenue reine par accident. 

Alors, comment tourner la page ? Comment succéder à l’incarnation même, aux yeux du monde, d’une nation, d’un peuple, d’une institution et surtout, d’une époque ?

L’enjeu de la succession

C’est à Charles III qu’incombe cette lourde responsabilité. L’enjeu de la succession est immense, voire une mission impossible, tant la popularité des sept décennies de la seconde ère élisabéthaine ont maintenu la monarchie britannique en dépit des errements, des scandales, des tabloïds et du paradoxe de l’anachronisme évident de l’institution.

De très impopulaires attributs que l’opinion a souvent fait endosser, bien malgré lui, à Charles, le prince éternel, ce roi en si longue attente. Charles, l’une des causes, aussi, de cette célèbre Annus Horribilis, cette « année horrible », concédée par la Reine en 1992 sur fond de déboires conjugaux étalés dans la presse du monde entier et révélant cette part d’ombre de la famille royale britannique. C’est donc lui, le nouveau monarque, Charles III, qui arrive à la tête de la royauté, âgé de 73 ans, dans l’ombre de sa mère et pour un règne qui, par essence, risque d’être aussi peu marquant qu’il sera court.

Les atouts du roi ?

Outre ses accès d’impopularité passée, le nouveau roi a-t-il, tout de même, quelques atouts ? Pour les plus optimistes, Charles a su patiemment attendre son heure. Son image publique s’est lissée au fil du temps et certaines de ses idées et de ses engagements, défense de l’environnement, urbanisme ont pu séduire et ont partiellement effacé les années de scandale. Pour autant, près la moitié des jeunes Britanniques souhaite l’abolition de la monarchie, l’unité du royaume est en péril de l’Australie à l’Écosse ou en Irlande du Nord.

La reine est morte. Vive le roi. Mais c’est peut-être la fin d’un monde. 

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