L’Ukraine peut-elle être bientôt membre de l’Union européenne?
Publié le :
Le sommet entre l’Ukraine et l’Union européenne s’est tenu ce vendredi. Au menu des discussions, notamment, la perspective pour l’Ukraine de devenir l’un des pays membres de l’Union européenne. L'Ukraine peut-elle espérer une intégration rapide à l'Union européenne ?
La réponse est loin d’être évidente, même si le sommet qui vient d’avoir lieu à Kiev entre l’Ukraine et l’Union européenne a été plutôt positif. L’Ukraine souhaite bien sûr une adhésion rapide à l’Union européenne. À cause – ou grâce – au conflit déclenché l’an dernier par Moscou, elle a obtenu rapidement le statut de candidat et ce n’était pas acquis au départ.
Mais le processus, à partir de ce statut, est long. Il faut d'abord que soit décidé le lancement officiel des négociations d’adhésion à l’UE. C’est notamment ce que cherche à obtenir Kiev. « Ce sera le cas à l’automne prochain », ont assuré Charles Michel et Ursula Von der Leyen aujourd’hui dans la capitale ukrainienne.
Un long processus d'intégration
Commence alors pour le pays candidat une longue période de mise à l'épreuve : il doit prouver que sur un grand nombre de critères – état de droit, respect des libertés publiques et individuelles, la séparation effective des pouvoirs, la lutte anti-corruption –, il répond aux exigences de l'Union européenne, qui se définit à la fois par une adhésion à des valeurs démocratiques et un état de fonctionnement de l'économie satisfaisant.
Si on regarde les exemples précédents, ce processus prend au mieux de quatre à cinq ans, au pire une quinzaine d'années – comme pour certains pays balkaniques, qui ont déposé leur demande en 2008. Le processus peut même être gelé. Pour la Turquie, candidate depuis 1999, les discussions sont ainsi au point mort depuis 2016.
Et dans ce tableau, où se situe l’Ukraine ? Son bilan, sur l'ensemble de ces critères, n'est pas vraiment satisfaisant, notamment sur la lutte anticorruption. Même si des progrès ont été enregistrés tout récemment, il reste beaucoup à faire dans ce domaine.
► À lire aussi: Sommet UE-Ukraine: les dirigeants européens en démonstration de force à Kiev
Une adhésion qui partage les membres de l'UE
En fait, les Européens ne sont pas tous d’accord sur le rythme de l’adhésion de l’Ukraine. Certains, comme la Pologne et les pays baltes, disent qu’il faut en quelque sorte faire une exception pour l’Ukraine et accélérer les procédures d’adhésion pour arrimer définitivement ce pays aux camps des démocraties, face au camp autoritaire représenté par Moscou. Ce serait aussi l’occasion d’infliger un camouflet à Vladimir Poutine qui a décidé d’envahir son voisin, notamment pour l’empêcher de rejoindre le camp occidental.
D’autres pays sont plus sceptiques ou plus réalistes. Ils estiment que même dans ces circonstances particulières, ou peut-être à cause d’elles, il faut prendre son temps, pour le bien de l’Union européenne… et de l’Ukraine. Intégrer trop vite pourrait être contre-productif pour les deux parties. Par ailleurs, accueillir dans la famille européenne un pays dont presque 20% du territoire est occupé par une armée étrangère est hautement problématique. On comprend que ces pays – France, Allemagne, Italie notamment – préfèrent que le conflit soit réglé avant de faire de l’Ukraine un membre de l’Union européenne.
Mais la perspective pour tous est désormais claire, l’objectif final est fixé : tôt ou tard, l'Ukraine fera partie de l’Union européenne. Quand exactement ? C’est la question qui n’est pas encore réglée.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne