Le monde en questions

Peut-on réguler l’intelligence artificielle?

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Retour sur la tournée européenne que vient d’effectuer Sam Altman, le patron de la start-up américaine Open AI, le père du robot conversationnel ChatGPT. L'un des principaux représentants de l'intelligence artificielle, dont les derniers développements inquiètent beaucoup. Quel était le sens de ces visites dans plusieurs capitales du Vieux Continent ?

Les logos du robot ChatGPT et d'OpenAI, l'entreprise à l'origine de sa création.
Les logos du robot ChatGPT et d'OpenAI, l'entreprise à l'origine de sa création. © AFP / LIONEL BONAVENTURE
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Le message transmis par Sam Altman aux différents chefs d’État et de gouvernement en Europe, c’est qu’il est urgent que les responsables politiques interviennent pour limiter les risques liés à l’intelligence artificielle. Un message d’autant plus fort qu’il est porté par l’un des principaux acteurs de ce secteur.

Et si Sam Altman lance ce cri d’alarme, c’est que ces derniers mois, tout s’est accéléré avec des développements technologiques inattendus de l’IA, cet ensemble de théories et de techniques qui créent des machines capables de simuler l'intelligence humaine, et donc de remplacer l’homme dans certaines mises en œuvre de ses fonctions cognitives, comme la parole et la pensée. Prise de conscience, inquiétudes renforcées par le lancement du robot chat GPT, figure de proue de l’intelligence artificielle générative, c'est-à-dire capable de créer du contenu - texte, images, sons ou vidéo.

Quels sont les risques d’un développement erratique de l’IA ?

D'abord, cela pourrait provoquer des suppressions d’emplois. Sans compter le risque de vol de la propriété intellectuelle, et enfin de manipulation de l'opinion à travers des contenus virtuels. La France a été pionnière en la matière en lançant avec le Canada un Partenariat mondial pour l'intelligence artificielle, qui fonctionne sur le modèle du Giec pour le climat. Ce partenariat réunit aujourd'hui 28 pays, et il consiste à produire de l'expertise scientifique et des recommandations à destination des gouvernements.

L'Union européenne veut être la première au monde à se doter d'un cadre juridique complet pour limiter les dérives de l'intelligence artificielle, tout en sécurisant l'innovation. Deux autres acteurs importants suivent de près ce qui se passe dans le domaine de l’IA : les États-Unis et la Chine. Les Américains, en position de force, regardent avec intérêt ce qui se passe en Europe, mais préconisent plutôt une coopération public/privé, en faisant appel à une démarche de responsabilité des entreprises, plus souple que des normes contraignantes à l’européenne.

Quant à la Chine, elle veut se positionner sur cette nouvelle technologie, mais à sa manière. Pour Pékin, le développement de l’IA doit répondre à plusieurs exigences : assurer le développement économique du pays, garantir la pérennité du pouvoir politique du parti, renforcer le contrôle social sur les populations, et établir une sorte de mur technologique entre ce qui circule en Chine et le reste du monde.

Histoire de concurrencer dans ce domaine aussi, la suprématie occidentale. De ce point de vue, c’est une lutte géopolitique féroce qui se profile et vient s’ajouter aux sujets de tension déjà existants entre Washington et Pékin.

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