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L'Union européenne et la question migratoire, le casse-tête sans fin?

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Les tensions actuelles sur la question migratoire sont fortes au sein des pays de l'Union européenne (UE), où certains pays durcissent leurs contrôles aux frontières. Pourquoi de telles mesures sont appliquées sans concertation avec les autres pays membres ?

Migrants avec la Croix Rouge espagnole sur l'île d'El Hierro, dans l’archipel des Canaries, le 3 février 2024. (Image d'illustration)
Migrants avec la Croix Rouge espagnole sur l'île d'El Hierro, dans l’archipel des Canaries, le 3 février 2024. (Image d'illustration) AFP - STRINGER
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La réponse à cette question est bien sûr complexe, entre difficultés réelles pour définir et surtout respecter une politique migratoire commune, ressentis défavorables – c'est un euphémisme – de plus en plus de citoyens européens, faits divers dramatiques et répétés mettant en cause des migrants, peur de l'islamisme et du terrorisme au sein des migrants musulmans – même si on parle dans les faits d'une infime minorité –, et instrumentalisation politique de tous ces phénomènes par des formations nationalistes et populistes qui ne cessent de gagner des voix au fil des scrutins en Europe.  

Comment réagissent les États de l'UE face à cette situation ?  

Cette situation complexe amène de plus en plus d'États européens à adopter, souvent unilatéralement, des mesures restrictives vis-à-vis des migrants : fermeture des frontières, expulsion vers des pays en guerre, externalisations envisagées ou en cours pour traiter les demandes d'asile en dehors de l'espace de l'UE...

La Hongrie et l’Allemagne haussent le ton

La Hongrie de Viktor Orban, opposant de longue date aux décisions de Bruxelles sur cette question migratoire, vient d'affréter des dizaines de bus pour transporter des centaines ou des milliers de migrants du sud du pays vers Bruxelles justement, afin de mettre les responsables européens devant le fait accompli, sur le thème : « Ça ne peut plus durer ».

Plus grave encore, la décision du chancelier allemand, le social-démocrate Olaf Scholz, de fermer les frontières du pays à partir du lundi 16 septembre. Une mesure prise en catastrophe, au lendemain du drame de Solingen et après les scores impressionnants lors d'élections régionales, en Saxe et surtout en Thuringe, de deux formations populistes et anti-migrants, l'une d'extrême droite, l'AFD, et l'autre de gauche, l'Alliance Sahra Wagenknecht.  

Ce faisant, l'Allemagne sort donc, sans concertation avec les pays voisins, dont la France, de l'espace Schengen qui régit la libre circulation des biens et des personnes au sein des pays signataires dans l'Union. 

Pacte migratoire en vue

Après des mois difficiles de négociations, l’Union européenne s’est dotée d’un pacte. Destiné justement à gérer les flux migratoires avec plus de fermeté, mais humanisme, ce pacte n’entrera en vigueur qu’en 2026. Il doit aussi mieux répartir l'effort d'accueil entre les pays d'arrivée et les autres. Au vu des tensions actuelles sur ce dossier, on peut se demander si ce pacte entrera bien en vigueur en 2026. 

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