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Les démocraties occidentales sont-elles menacées par le populisme et l'extrême droite?

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Dans de nombreuses démocraties occidentales, les formations d’extrême droite ou populistes, ainsi que certains partis politiques plus traditionnels s'étant radicalisés, montent en puissance. Les démocraties occidentales sont-elles menacées par ces mouvements populistes ?

Elon Musk parle à l'écran lors d'un événement de la campagne électorale de l'AfD à Halle (Saale), en Allemagne, le 25 janvier 2025.
Elon Musk parle à l'écran lors d'un événement de la campagne électorale de l'AfD à Halle (Saale), en Allemagne, le 25 janvier 2025. REUTERS - Karina Hessland
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Les démocraties occidentales semblent, pour le moins, fragilisées, remises en questions par la progression, parfois spectaculaire dans les urnes, de ces mouvements populistes qui sont longtemps restés des groupuscules quasiment inexistants sur la scène politique nationale. C’est le cas de l’AfD en Allemagne, ou de Fratelli d’Italia en Italie, et, depuis plus longtemps, du Front national, aujourd’hui Rassemblement national, en France. D’autres partis plus traditionnels se sont peu à peu radicalisés. On peut penser au PiS en Pologne et bien sûr au Parti républicain aux États-Unis, qui est passé, bon gré mal gré, sous les fourches caudines de Donald Trump.

Le constat est assez clair. Si ces formations se renforcent, c’est essentiellement pour une raison : leur discours, fondé sur le rejet des élites, la défense des classes populaires, la dénonciation de l’immigration, la mise en avant de la souveraineté, des valeurs traditionnelles et de l’identité nationale, trouve de plus en plus d’écho. Notamment, mais pas seulement, au sein des classes populaires.

Face à l'extrême droite, quid de la droite traditionnelle ?

Les partis de droite traditionnelle, eux, sont pris en permanence entre deux écueils. Soit ils maintiennent une ligne modérée, et sont de plus en plus accusés de se dire de droite, mais en fait de mener des politiques de centre-gauche. Et ils le payent cher électoralement. Soit ils acceptent de franchir le Rubicon en s’alliant avec l’extrême-droite. Le cas le plus marquant, ces derniers jours, a bien sûr été celui de l’Allemagne. Pour la première fois depuis la création de la République fédérale en 1949, le parti de droite, la CDU, le parti d’Angela Merkel, a accepté les voix de l’AfD pour faire adopter un texte durcissant les règles de la politique migratoire. Au point, d’ailleurs, que Merkel a estimé cette initiative erronée. Une question qui se pose également en France.

Quelle réaction à gauche ?

La gauche, elle, reste dans une condamnation morale de l’extrême droite, ce qui parait assez peu efficace pour endiguer la progression continue des populistes dans les urnes. Soit on reconnaît qu’il y a de vrais problèmes de société posés par ces partis, et on tente d’y apporter une réponse différente. Mais le chemin est long. Car ces partis sociaux-démocrates, soit ne sont plus audibles, parce que discrédités par leur passage au pouvoir décevant, soit sont fortement concurrencés par une gauche plus radicale.

Bref, la crise démocratique est réelle. Et les formations modérées feraient bien de refaire de la politique au sens noble du terme : produire des résultats concrets pour la vie des gens et sortir des postures et des bulles idéologiques. Faute de quoi, les partis populistes finiront par arriver au pouvoir – et c’est déjà le cas dans certains pays.

À écouter aussiLégislatives en Allemagne: «On voit une montée en puissance de l'AfD sur les réseaux sociaux»

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