Guinée-Bissau: Karyna Gomes, femme des indépendances [1/16]

Tout au long de l’année, Guillaume Thibault est parti à la rencontre de musiciens du monde entier. En coulisses, dans des hôtels, parfois sur la plage où dans un café. L’occasion pour ses artistes de se livrer, de raconter notre monde, de témoigner et d’espérer. Rencontre avec Karyna Gomes, chanteuse de Guinée-Bissau. Une femme engagée, militante, une femme des indépendances.

Karina Gomez à Praia au Cap vert avec son guitariste, Jery Bidan. © Guillaume Thibault / RFI

Lorsqu’une voix transporte dans un autre temps. Quand elle vibre de nostalgie, qu’elle raconte une histoire. Née en 1977, Karina Gomes fait partie de la première génération née après les indépendances lusophones de 1975. Elle est née après la lutte menée par Amilcar Cabral, le père des indépendances mort pour la liberté de son pays. « C’est à partir de la lutte qu'Amilcar Cabral a faite en Guinée-Bissau, qu'on a eu le 25 avril à Lisbonne, qu'on a eu le 5 juillet au Cap-Vert et toutes les autres indépendances… il faut toujours que l’on revisite l’histoire », soutient-elle.

Chanteuse mais également journaliste, Karyna Gomes s’est justement plongée ces dernières années dans le répertoire musical des indépendances. Dans ces chansons militantes devenues le socle d’un pays, comme celles de feu José Carlos Schwarz. « Cette chanson, c'est une chanson classique qui veut dire "Regarde devant dans la lutte. Avance" ».

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Donner l’exemple, montrer qu’il faut se prendre en main. En créant et en s’appuyant sur son organisation, le mouvement pacifiste Miguilan, Karina Gomes milite au quotidien pour les plus démunis, pour les droits de l’homme, mais surtout l’émancipation des femmes et des nouvelles générations. « Il faut que les femmes noires luttent, il faut que les femmes partout, les femmes blanches, les femmes latino-américaines, luttent. Il faut qu'on parle de la lutte avec du courage, avec persistance, avec intelligence ».

Toujours optimiste, toujours tournée vers demain, Karyna Gomes interprète ici avec son guitariste Jery Bidan, un autre standard des indépendances, une chanson qui résonne dans notre monde divisé, puisqu’elle prône l’unité.

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