«100% portugais, 100% cap-verdien»: Dino D'Santiago, l'espoir d’un monde nouveau

Toute l'année, Guillaume Thibault, grand reporter du service Afrique, croise des artistes du continent africain et d'ailleurs. Dans leurs maisons, dans les coulisses des concerts, les chambres d'hôtel où dans la rue, se nouent des rencontres uniques où l'on parle de soi, de la musique et du monde : ce sont les pépites musicales de RFI. Cette semaine, rencontre un prince attachant, digne héritier de la musique du Cap-Vert : Dino D'Santiago.

Invité Surprise, le grand chanteur Dino de Santiago s’est permis de monter sur scène pour accompagner la jeune et talentueuse Bruna Melo lors de la cérémonie d’ouverture de l'Atlantic Music Expo 2025, le 7 avril à Praia. © Guillaume Thibault/RFI

Embarquer avec Claudino Jesus Borges Pereira, alias Dino D'Santiago, c'est accepter de partir pour un long voyage semé de péripéties, d'embuches et de vie. Né au Portugal de parents tout juste arrivés du Cap-Vert, le petit Dino a grandi entre la religion et les disques rapportés du pays.

« Avec ma sœur et mon frère, on a beaucoup chanté à l'église. On ne chantait pas du gospel, mais vraiment du classique. À la maison, il y avait tout le temps de la musique. C'était vraiment naturel », raconte le chanteur. 

Dino D'Santiago a grandi, puis vécu entre Lisbonne et Porto. Une vie douce, mais avec un malaise permanent lié à sa couleur de peau. Un malaise qu'il va intégrer et soigner en découvrant sa terre d'origine, le Cap-Vert, alors qu'il a 28 ans.

Il confie ce qu'il s'est passé à ce moment : « Là, quelque chose a changé. Il fallait reposer ma tête et je me suis dit ''il faut faire une psychothérapie''. J'ai commencé à changer ma musique. Chanter en créole a été ma révolution. Et c'est l'amour qui m'a changé. »

L'amour pour un peuple, pour un archipel, pour un métissage absolu. Dino D'Santigao aime dire qu'il est 100% portugais, 100% cap-verdien. Cet artiste militant, brillant défenseur des droits humains, a choisi son arme : sa langue, une langue commune qui dépasse toute frontière.

« Quand je parle du Brésil, du Cap-Vert, de l'Angola, de Guinée-Bissau, de Sao Tomé-et-Principe et du Mozambique, je parle d'une langue, le portugais. L'unique territoire, c'est la langue », martèle-t-il. 

Se regarder dans un miroir, assumer et engager nos responsabilités... Dino D'Santigao appelle chacun de nous à prendre soin de l'autre, à ouvrir enfin les yeux dans l'espoir de créer un monde nouveau, basé sur le respect et l'amour.

« J'ai vraiment l'espérance d'un nouveau monde sans peur, avec le respect, la compassion, l'empathie. Il faut pratiquer, pratiquer toujours, et ça commence par soi ! », s'exclame-t-il.