Qu’est-t-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque 417 de la marine chinoise ? Des rumeurs persistantes font état d’un grave incident… En août dernier, selon un rapport du renseignement britannique, le bâtiment aurait connu une avarie entrainant la mort de tout son équipage.
La confirmation du naufrage est peut-être venue du Daily mail. Le Tabloïd britannique a publié cette semaine un rapport des services de renseignement anglais, esquissant le scénario de l’accident : le 21 aout dernier au matin en mer jaune, province du Shandong dans les approches du port de Shangaï, le bâtiment de type 093 classe Shang pour l’Otan, alors en immersion, se serait retrouvé piégé dans une barrière d’ancrage. Un entrelacs de chaines utilisé par la marine chinoise pour justement empêcher l’intrusion de sous-marins ennemis.
Le choc, peut-être, aurait provoqué une dépressurisation du submersible et la perte du système de ventilation, une panne fatale aux 55 marins du bord… Tragédie ou simple rumeur, un étrange évènement pourtant est venu troubler le silence des autorités chinoises, se souvient le correspondant de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde : « En août dernier, le ministère chinois des Affaires étrangères a parlé de rumeurs infondées, pas de confirmation non plus coté Taïwanais. Ce qui a interrogé les observateurs, ici, c'est le timing. Le 22 août, le président chinois était au sommet des Brics à Pretoria et il a, ce jour-là, donc, au lendemain de l'accident supposé, manqué un discours important devant la communauté d'affaires. Une absence remarquée et extrêmement inhabituelle qu'un dirigeant chinois ne se présente pas à un événement d'ouverture comme celui-ci. Il pourrait s'agir, disait-on à l'époque, d'un ennui de santé ou d'un problème urgent à régler. Donc pour l'instant, aucun commentaire n'a filtré ici. En dehors des trolls du régime sur les réseaux qui disent par exemple que là où a été pointé l'accident, il n'y aurait pas la profondeur nécessaire pour le passage d'un sous-marin de type 093, donc 11 mètres de large pour 107 mètres de long. J'avoue que je n'ai pas vérifié… Tout comme il sera difficile de savoir s'il manque l'un des 6 sous-marins de classe Shang que compte l’Armée populaire de libération dans ces hangars. »
Si naufrage il y a eu, ce serait un revers immense pour la marine chinoise, car ce sous-marin, admis au service en 2017 est l’un des fleurons de la sous-marinade chinoise, prévient Stéphane Lagarde : « Il s'agit d'un bâtiment de guerre essentiel dans le bras de fer qui se joue autour de Taïwan avec les États-Unis où on parle beaucoup des sorties aériennes, des portes avions et des missiles chinois plantés face à Taïwan. Mais on oublie souvent les sous-marins, priorité stratégique pour le gouvernement chinois, note un rapport du collège de guerre américain du 29 septembre dernier. Sur les six principaux chantiers navals chinois travaillant avec l'Armée populaire de libération, trois se concentrent sur l'assemblage de submersibles »
Révélateur d’un manque de compétences et de graves insuffisances techniques, la perte du sous-marin nucléaire d’attaque de Classe Shang 417, si elle était confirmée, rebattrait les cartes quant à la réelle montée en gamme de la marine de guerre chinoise.
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