Femmes et littérature aujourd'hui en Afrique de l'Ouest
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À l'occasion de la rencontre «Femmes et littérature aujourd'hui en Afrique de l'Ouest», qui s'est tenue à l'Institut Français de Ouagadougou, reportage au Burkina Faso avec cinq écrivaines : Roukiata Ouedraogo, qui a initié l'évènement ; Monique Ilboudo ; Bernadette Sanou Dao ; Burkinabè ; Mahoua S. Bakayoko, Ivoirienne et Laurence Gavron, Franco-sénégalaise.


Roukiata Ouedraogo vit depuis 20 ans en France, pays où se déroule l’essentiel de sa carrière d’autrice, de comédienne et de chroniqueuse radio. Mais elle a toujours eu à cœur de venir présenter ses spectacles au public burkinabè. Malgré les difficultés techniques ou économiques qu’elle doit alors surmonter, c’est un devoir pour elle de garder un contact actif avec un public fidèle et chaleureux. Avec déjà quatre «seule en scène» à son actif (Yennenga, l’Épopée des mossis, Ouagadougou Pressé, Roukiata tombe le masque et Je demande la route) Roukiata Ouedraogo souhaitait explorer d’autres domaines de la création, la littérature notamment ou la bande dessinée. C’est ainsi qu’en 2020, elle publie son premier roman, Du miel sous les Galettes chez Slatkine et Cie (réédité en 2022 chez Pocket). En 2021, elle publie sa première nouvelle, De guerre et d’amour, chez Rageot et, la même année paraît sa première bande dessinée, Ouagadougou pressé (adaptation du spectacle éponyme) chez Sarbacane. Elle travaille actuellement à deux autres projets littéraires.
Monique Ilboudo est une écrivaine, une femme politique et une diplomate burkinabé. Autrice de plusieurs livres dont Le mal de peau, pour lequel elle reçut le Grand prix du Burkina Faso, Monique Ilboudo a aussi participé avec d’autres importants écrivains africains à une réflexion sur le génocide au Rwanda, dans le cadre d’une résidence d’écriture à Kigali. Expérience qui a donné lieu par la suite à la publication du roman Murekatete. L’œuvre de Monique Ilboudo est ancrée dans les problématiques sociales du Burkina Faso et, notamment, la condition de la femme. Militante féministe, elle fonda Qui-vive, l'observatoire de la condition de la femme burkinabè. Son parcours est trop riche pour être résumé rapidement, elle fut entre autres professeure d’université, secrétaire d’État puis ministre, ambassadrice...
Bernadette Sanou fut professeure et pédagogue, elle enseigna à l’Institut pédagogique du Burkina pour la production des manuels scolaires et la formation des maîtres. Elle a participé à l’édition de manuels scolaires. Son souci de la transmission l’a conduite à publier des livres à destination des enfants. Mais elle est également une poétesse dont les recueils ont été primés (Prix Jean Cocteau pour Quote-part et Symphonies. Bernadette Sanou fut la Première ministre de la Culture du pays, poste créé à l’époque par Thomas Sankara.
Mahoua S. Bakayoko, après des études littéraires à l'Université d'Abidjan en Lettres modernes, aujourd'hui Université Félix Houphouët Boigny. Mahoua S.Bakayoko suit son époux diplomate dans les différents pays où le mènent ses mutations successives. Ces séjours loin de son pays l’amènent à découvrir certaines réalités sociales telles que l’immigration clandestine et les drames qu’elle engendre. Ceci la pousse à prendre la plume. Elle a publié à ce jour dix titres. Son expérience d’autrice face aux difficultés du monde de l’édition en Afrique la pousse à fonder sa propre maison d’édition, la maison Barrow.
Laurence Gavron. En 1977, elle a soutenu un mémoire de maîtrise de Lettres modernes, option Cinéma, à l'Université Paris 3, intitulé Aspects du thème de l'errance dans le cinéma américain. Elle a commencé en écrivant sur le cinéma dans divers journaux et revues, puis a travaillé pour la télévision, en particulier comme assistante, puis journaliste et réalisatrice sur «Cinéma, Cinémas», «Etoiles et Toiles», «Métropolis», «Absolu-ment Cinéma», «Après la sortie», etc. Elle est l'auteure d'un ouvrage, écrit en collaboration avec Denis Lenoir, sur John Cassavetes (1986), du roman Marabouts d'ficelle (2000) et des romans policiers Boy Dakar (2008), Hivernage (2009) et Fouta Street (Le Masque, 2017), lauréat du prix du roman d'aventures. Elle a également publié de nombreux articles ou critiques de films dans divers périodiques, dont Positif, Cahiers du cinéma, Libération et Le Monde, et a réalisé de nombreux films documentaires et de fiction. Elle vit à Dakar depuis 2002, et a acquis la nationalité sénégalaise en 2008.
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