Dominique Fortier ressuscite la grâce de la poétesse Emily Dickinson
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Née à Québec, Dominique Fortier est écrivaine et traductrice. Après un doctorat en Littérature française, elle publie en 2008 son premier roman, «Du bon usage des étoiles», lauréat du Prix Gens de mer / Étonnants voyageurs. Elle a reçu, en 2016, le Prix littéraire du Gouverneur général, la plus haute distinction littéraire au Canada, pour son roman «Au péril de la mer» (Alto, 2016 ; Les Escales, 2019), et en septembre 2020, en France, le Prix Renaudot Essai pour «Les villes de papier» (Grasset).


"Emily Dickinson aurait pu ne jamais être pour nous qu’un nom étranger. Celui d’une femme, américaine, moins connue pour son talent littéraire que pour avoir passé la majeure partie de sa vie confinée chez elle. Puisqu’elle s’était toujours farouchement refusée à voir ses écrits publiés, rares sont ceux qui savaient, de son vivant (1830-1886), qu’Emily était aussi une formidable poète. Peu avant son décès, elle demande à sa sœur Lavinia de brûler tous ses papiers personnels. Mais lorsque cette dernière découvre dans sa chambre des centaines de poèmes renversants de beauté, griffonnés sur des morceaux d’enveloppes ou d’emballages, elle est à la fois sidérée et incapable de lui obéir. Jusqu’où la volonté des morts peut-elle changer l’existence des vivants ? Ne pas les suivre, est-ce les trahir ? Et si les mots pouvaient faire revivre les disparus – et celles et ceux qui leur survivent ? Lavinia choisit la vie. Et décide de confier ces poèmes à deux femmes autrement endeuillées, d’abord sa belle-sœur, Susan, épouse de son frère, puis Mabel, maîtresse de ce dernier, pour qu’elles l’aident à les faire publier. Une ultime complice leur prêtera main-forte : Millicent, fille de Mabel qui, grâce à sa malice, se révélera la plus juste lectrice de la «dame en blanc». Tour à tour, on les suit, Lavinia, Susan, Mabel et Millicent, dans une narration où surgit par endroits le je de l’auteure se joignant à elle pour les accompagner.
Dans ce roman profond et envoûtant, Dominique Fortier prolonge la vie d’Emily Dickinson en racontant la grande aventure qui mènera ces héroïnes anonymes à faire paraître ses poèmes pour la première fois. Texte lumineux sur le deuil, l’absence, la poésie, le pouvoir des mots et l’importance de la littérature, Les ombres blanches nous fait assister à la naissance d’une œuvre qui aurait pu ne jamais voir le jour, et à la renaissance de trois femmes. On le lit comme on observe, au printemps, le retour de la vie. Ou comme on lit la poésie d’Emily Dickinson : avec bonheur et ravissement." (Présentation des éditions Grasset)
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