La 5G lors de son déploiement en France nous promettait une véritable révolution des usages télécoms, tant pour le grand public que pour les industriels et les grandes entreprises. Mais deux ans après son lancement officiel, les réseaux privés de la 5G dits professionnels sont « à la traine » dans l’hexagone comparé à d’autres pays de la zone Europe.

Des robots industriels pilotés à distance, des usines automatiques en réseau, des services de maintenance et de logistique dans les ports maritimes, les gares ou les aéroports, la 5 G dite industrielle en France, considérée pourtant comme un catalyseur économique majeur, peine à décoller. Pourtant, dans cette course mondiale à la 5G professionnelle, rien ne serait encore joué, estime Guillaume de Lavallade, Directeur général de Hub One. L’entreprise filiale à 100% du groupe Aéroports de Paris, a développé un réseau privé 4 G capable d’évoluer vers la cinquième génération qui s’étend sur 55 km², couvrant ainsi Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget.
« Les 55 km² que représentent les aéroports parisiens nous imposent de couvrir autant l’extérieur que l’intérieur des bâtiments avec les fréquences de la 4G ou 5G. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un réseau privé afin de servir de façon optimale les différents corps de métier qui interviennent 24h/24 dans les aéroports et dont les activités ne se concentrent pas tous dans les zones réservées au grand public.
Au 3e sous-sol d’un aéroport, par exemple, vous pouvez trouver les entrepôts des magasins qui sont en surface ou encore les postes d’inspections aux frontières pour les salariés des entreprises qui sont habilités à travailler dans les différentes zones aéroportuaires. Ce réseau privé doit couvrir sans faille et sans rupture de connexion en 4 ou 5G une surface énorme correspondant à l’ensemble des bâtiments des ADP, soit environ deux millions de m².
Actuellement, les problématiques du marché des télécoms de la 5 G pour le grand public et celles des entreprises sont radicalement différentes. Alors qu’il y a une trentaine d’années, les entreprises étaient largement plus "numériques" que nous, quand les mobiles dans notre sphère privée offraient peu de possibilités de connexions, aujourd’hui, on observe le phénomène inverse.
Mais pour faire face aux enjeux de la réindustrialisation tant en France et qu’en Europe, les usines ou les grandes entreprises du secteur tertiaire ont besoin de bénéficier d’une bande passante à très grand débit, comme le permet la 5G et dans une moindre mesure la 4G, afin de traiter de façon massive toutes leurs données. »
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Côté grand public, l’année 2022 se termine plutôt bien pour les opérateurs télécom avec un milliard d’usagers dans le monde qui ont adopté la 5G. En tête de peloton des abonnés au nouveau réseau, nous trouvons les pays asiatiques, puis les États-Unis et enfin les pays européens qui les talonnent. En revanche, le continent africain est en retard, notamment en raison du faible déploiement des antennes relais de la 5G. Mais, les grands opérateurs de la téléphonie mondiale se montrent plutôt optimistes, estimant que tous les mobinautes de la planète adopteront la nouvelle norme des télécoms d’ici à la fin de la décennie.
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